Kenneth Levy et Kristen Kelly, psychologues à l’Université de Pennsylvanie, ne remettent en cause ni les différences exprimées dans la jalousie ni la possibilité d’une base évolutive. Mais ils soulignent que d’autres explications concourent à expliquer le sentiment et le comportement jaloux. Et notamment le fait qu’une forte minorité d’hommes sont aussi bien sensibles à l’infidélité émotionnelle, et de femmes à l’infidélité sexuelle. Levy et Kelly suggèrent que la jalousie dépend aussi du degré d’attachement : au sein de leur genre, les individus diffèrent beaucoup dans l’importance qu’ils accordent aux manifestations émotives de leur partenaire et dans leur besoin de confiance en général. Certains sont plutôt autonomes (faible sensibilité à des signes de cohésion du couple, forte confiance), d’autres plutôt dépendants (forte sensibilité, faible confiance). Cet attachement, variable, dépend en partie des conditions de développement des individus.
Levy et Kelly ont analysé les réponses de 416 volontaires (99 hommes, 317 femmes) à deux questionnaires, l’un consacré à la jalousie, l’autre à la forme de l’attachement (échelle Relationship Questionnaire). Le différentiel homme-femme classique se retrouve pour l’infidélité sexuelle (53,5 % M versus 24,3 % F) et émotionnelle (46,6 % M versus 75,7 % F). Dans le même temps, les jalousies exprimées ont varié selon le degré d’attachement, entre le ssexes ou au sein de chaque sexe.
Référence : Levy KN, KM Kelly (2010), Sex differences in jealousy. A contribution from attachment theory, Psychological Science, e-pub, doi : 10.1177/0956797609357708
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