mercredi 29 avril 2009

Visages, genres et couleurs


Selon une étude dirigée par le Pr Frédéric Gosselin et publiée dans le Journal of Vision, nous attribuons un genre aux visages grâce à des marqueurs colorés. 30 sujets devaient regarder 300 photographies de visages caucasiens des deux sexes, dont les faces étaient partiellement masquées selon la technologie Bubbles (voir image). Il en ressort que la luminance de la bouche et de l'arcade figure parmi les indices traités avec succès par le cerveau. Le fait que les hommes aient en moyenne des arcades plus développées, et une pilosité faciale plus prononcée, influent probablement le traitement automatique du dimorphisme facial.

Référence : Dupuis-Roy N et al (2009), Uncovering gender discrimination cues in a realistic setting, J. Vision,  9, 2, 10, 1-8, doi:10.1167/9.2.10

jeudi 2 avril 2009

Orientation sexuelle, adoption et choix du sexe de l’enfant

L’orientation sexuelle des parents adoptifs a une influence sur le choix du sexe de l’enfant adopté. Telle a la conclusion du Dr. Abbie Goldberg (Clatk University), qui a étudié les préférences de 93 couples hétérosexuels et 109 couples homosexuels (122 lesbiennes, 96 gays), interviewés en 2005 et 2008. Quelle que soit leur orientation, les couples ont tendance à se montrer indifférents sur le sexe de leur futur enfant adopté. Toutefois, et en moyenne sur cet échantillon quantitativement faible, les gays expriment plus souvent des préférences (un garçon) que les hétérosexuels. Les lesbiennes partagent ce biais dans une moindre mesure.

Quand on leur demande leurs raisons subjectives de préférer des filles, les femmes hétérosexuelles sont les moins disertes (« un désir inexplicable de fille »). Les hommes homosexuels le justifient par divers sentiments : les filles seraient plus simples à éduquer, auraient un rapport privilégié au père, seraient plus complexes et moins remuantes que les garçons. Les lesbiennes ont tendance à objecter de leur moindre capacité à élever un enfant du sexe opposé (ie un garçon), tandis que les gays observent qu’un garçon serait mieux à même de répondre au harcèlement qu’une fille.

Lorsqu’ils s’expriment sur leurs préférences pour un garçon, les femmes hétérosexuelles restent aussi vagues. Les hommes hétérosexuels évoquent des normes patriarcales (garder le nom de famille patrilinéaire, avoir des occupations masculines). Les lesbiennes font référence à leur propre identité atypique de genre, et les gays ont plus confiance dans leur capacité à socialiser un garçon.

Référence : Goldberg AE (2009), Heterosexual, lesbian, and gay preadoptive parents' preferences about child gender, Sex Roles, 61, 55-71, doi 10.1007/s11199-009-9598-4