samedi 14 novembre 2009

Erreur d’emplacement de la cible érotique

Dans le cadre de la révision en cours du DSM-IV-TR (parution du DSM-V en 2012), Anne A Lawrence, psychologue à l’Université de Lethbridge, revient sur un modèle des paraphilies proposé au début des années 1990 par Ray Blanchard : l’erreur d’emplacement de la cible érotique (en anglais ETLE pour Erotic target location errors). Il s’agit d’une focalisation de l’excitabilité sexuelle sur des objets incongrus ou rares par rapport à la moyenne des pratiques humaines – les exemples les plus connus étant les fétichismes et le transvestisme. A.A. Lawrence propose que les « paraphilies » soient étiologiquement reclassées en trois catégories : préférences inusuelles de la cible érotique (par exemple pédophilie), préférences inusuelles de l’activité érotique (par exemple exhibitionnisme) et erreur d’emplacement de la cible érotique (par exemple fétichisme). Pour les sciences cognitives et comportementales, l’enjeu est de comprendre comment et pourquoi l’esprit humain en développement se détache des normes d’attractivités hétérosexuelles ou homosexuelles les plus courantes pour construire ainsi des schémas érotiques singuliers. Pour la psychiatrie et la médecine, les dimensions d’inconfort, de détresse ou de souffrance doivent être questionnées, car elles seules permettent de fixer la frontière entre ce qui est un trouble (ressenti comme tel par le sujet) et ce qui n’en est pas (quelle que soit la perception des autres, mais bien sûr en dehors des violences et contraintes exercées sur autrui).

Référence : Lawrence AA (2009), Erotic target location errors: An underappreciated paraphilic dimension, J Sex Research, 46, 2-3, 194-215, doi : 10.1080/00224490902747727

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