lundi 30 novembre 2009

Les mâles ont-ils plus de personnalité que les femelles ?

C’est l’avis de Wiebke Schuett, Tom Tregenza et Sasha R.X. Dall, trois chercheurs de l’Université d’Exeter (Royaume Uni) qui publient une synthèse de la littérature parue à ce sujet depuis quarante ans. Par personnalité, il faut cependant entendre (de manière assez neutre) un schéma de comportement prédictible et prononcé au sein de la variance observée pour l'un ou l'autre sexe. Des passereaux aux humains, on observe que les mâles sont par exemple plus agressifs et plus portés à prendre des risques. Les femelles offrent des variations plus importantes pour ce qui relève des comportements territoriaux, sociaux ou reproductifs, c’est-à-dire en moyenne des comportements moins tranchés et moins prédictibles. Elles sont en revanche plus constantes… dans la sélection sexuelle des mâles porteurs des traits de personnalité en question. Ceux-ci pourraient donc être des signaux de fitness (recherche de nourriture, protection du territoire et des descendants, etc.) ayant émergé par la plus grande sélectivité des femelles.

Référence : Schuett W et al (2009), Sexual selection and animal personality, Biological Reviews, e-pub, doi : 10.1111/j.1469-185X.2009.00101.x

dimanche 29 novembre 2009

PSD502, futur remède contre l’éjaculation précoce ?

Si l’on en croit les présentations de Sciele Pharma au congrès annuel de la société américaine de médecine sexuelle, le PSD502 tient ses promesses contre l’éjaculation précoce et pourrait devenir le premier médicament mis sur le marché pour cette indication spécifique. Ce spray, à base de lidocaïne et prilocaïne, agit sur les cellules non-kératinisées du gland. L’essai randomisé mené sur 256 patients des États-Unis, du Canada et de Pologne montre un temps moyen d’intromission de 2,6 minutes avant éjaculation pour les personnes ayant reçu le PSD502, contre 0,8 minute pour ceux qui avaient reçu un placebo. L’éjaculation précoce est aujourd’hui définie comme une dysfonction sexuelle masculine caractérisée par une éjaculation survenant avant ou dans la minute suivant la pénétration du pénis lors de l’acte sexuel, et cela dans tous ou presque tous les actes. Elle se traduit par divers désagréments psychologiques (frustration, détresse, gêne, refus de l’intimité sexuelle).

samedi 28 novembre 2009

Sélection sexuelle des gènes ancestraux dans les populations latino-américaines

Les unions à visée reproductive ne se font pas au hasard dans les populations humaines, et les chercheurs se penchent de longue date sur les facteurs discriminants dans les choix du partenaire. Ce peut être l’âge, l’éducation, l’activité ou le niveau socio-économique, la taille, le poids, l’appartenance religieuse ou ethnique. On parla d’assortative mating (appariement assorti) quand des partenaires tendent à se sélectionner selon des traits partagés plutôt que dissemblables. Un groupe de chercheurs nors-américains, mexicains et portoricains a étudié les mariages au Mexique, à Porto-Rico et aux Etats-Unis, dans des zones à populations très mélangées dont les ancêtres sont d’origine africaine, européenne ou amérindienne. Ils ont utilisé 104 marqueurs génétiques ancestraux indiquant la provenance des individus. Il ressort de leur étude que les mariages actuels connaissent encore un biais de sélection en faveur de partenaires possédant les mêmes gènes ancestraux.

Référence : Risch N et al (2009), Ancestry-related assortative mating in Latino populations, Genome Biology, 10:R132, doi:10.1186/gb-2009-10-11-r132

vendredi 27 novembre 2009

L’hypersexualité est-elle un trouble ?

Jadis appelée nymphomanie chez les femmes et satyriasis chez les hommes, l’hypersexualité se définit comme un besoin compulsif de rechercher le plaisir sexuel. Elle n’est pas reconnue comme trouble psychiatrique / comportemental, mais dans le cadre de la révision du manuel diagnostique de santé mentale (DSM-V, 2012), certains plaident en faveur de cette évolution. C’est le cas de Martin P. Kafka, qui a déjà produit plusieurs travaux à ce sujet et publie une synthèse dans les Archives of Sexual Behavior. Selon Kafka, on pourrait comparer le comportement sexuel au comportement alimentaire (tous deux procurant du plaisir lié à un acte) : de même qu’il existe des anorexiques et des boulimiques, on trouve dans toute population des hyposexués et des hypersexués. La dimension de trouble apparaît quand le sujet hypersexuel ressent une détresse personnelle (incapacité à satisfaire sa libido et à nouer des relations équilibrées avec ses partenaires), quand il adopte des comportements à risque (multiplication impulsive des partenaires et augmentation conséquente du risque de contamination par MST) ou quand il provoque des problèmes sociaux et légaux (certains violeurs entreraient dans le cadre de cette hypersexualité). Kafka a d’ailleurs publié des études sur la castration chimique, sujet très débattu en France, travaux suggérant qu’un traitement sur certaines monoamines de l’humeur serait plus efficace que l’action sur les androgènes.

Référence : Kafka MP (2009), Hypersexual disorder: A proposed diagnosis for DSM-V, Arch Sex Behav, e-pub, doi : 10.1007/s10508-009-9574-7

jeudi 26 novembre 2009

Santé générale et sexuelle chez les Européens vieillissants

Selon une étude menée dans huit pays sur 3369 hommes, âgés de 40 à 79 ans (âge moyen 60 ± 1 an), plus de 50 % des hommes mûrs rapportent un souci de santé. Concernant la santé générale, arrivent en tête l’hypertension (29 %), l’obésité (24 %) et les maladies cardiovasculaires (16 %). Environ 30 % des hommes de plus de 40 ans confessent des troubles de l’érection, et ils sont 6 % à rapporter un déficit grave d’orgasme. L’âge est le principal facteur de risque pour ces deux troubles. Seulement 38 % des hommes souffrant d’une dysfonction érectile s’en plaignent, principalement entre 50 et 59 ans. Les pays en transition d’Europe orientale (Pologne, Estonie) sont plus frappés que les pays d’Europe occidentale.

Référence : Corona G. et al (2009), Age-related changes in general and sexual health in middle-aged and older men: Results from the European Male Ageing Study (EMAS), J Sex Med, e-pub, doi : 10.1111/j.1743-6109.2009.01601.x

mercredi 25 novembre 2009

Religion et comportement sexuel

Le sexe et la religion sont deux domaines qui intéressent les chercheurs, particulièrement d’inspiration darwinienne. Et il en va de même pour leurs interactions. Deux travaux récemment parus apportent quelques informations à ce sujet.

Dans le premier, le sociologue Alfred DeMaris s’intéresse aux déterminants du sexe extraconjugal. Ils se fondent sur une étude longitudinale, commencée 20 plus tôt auprès de 1270 volontaires maris répondant régulièrement à des questionnaires. Parmi les facteurs qui augmentent le risque de tromperie, on trouve les tentatives de séparation, la violence domestique, le moindre temps passé à des activités communes avec le partenaire. Et parmi les facteurs qui diminuent le risque, la religiosité des individus.

C’est ce rôle de modérateur de la religion qu’une autre étude, menée par David M. Njus et Cynthia M.H. Bane, a tenté d’approfondir. Le point de départ est la théorie des stratégies sexuelles du psychologue évolutionniste David Buss, selon laquelle les hommes auront en moyenne plus facilement tendance que les femmes à rechercher des aventures de court terme. Les deux chercheurs font l’hypothèse que la religion va influer sur ces stratégies sexuelles, et particulièrement sur celle des mâles, dans la mesure où les femmes engagent plus aisément dans une relation durable. Deux études ont été menées sur 1219 et 2234 étudiants en université (âge moyen 19,1 ans), dont les chercheurs ont étudié la religiosité générale et, selon le Revised Religious Life Inventory, ses trois composantes distinctes : religiosité intrinsèque (la religion valable en elle-même), religiosité extrinsèque (religion comme moyen au service d’une fin), religiosité de quête (religion comme questionnement sur le sens de l’existence). Il en ressort que le degré de religiosité générale a une influence modératrice sur le nombre de partenaires sexuels à court terme et les différences hommes-femmes. Mais que seule la religiosité intrinsèque possède cet effet.

Références : DeMaris A (2009), Distal and proximal influences on the risk of extramarital sex: A prospective study of longer duration marriages, J Sex Research, 46, 6 597-607 ; Njus DM, CMH Bane (2009), Religious identification as a moderator of evolved sexual strategies of men and women, J Sex Research, 46, 6, 546-557.

mardi 24 novembre 2009

Variabilité génétique de la réponse des mâles aux partenaires

Le fait d’être exposé à un partenaire potentiel provoque chez le mâle de nombreuses espèces une élévation du taux de testostérone et des concentrations de glucocorticoïdes. Des études ont montré que le mâle humain ne déroge pas à la règle, avec toutefois d’importantes variations individuelles. Une équipe de chercheurs du département de psychologie de l’Université de Californie (Santa Barbara) s’est intéressée aux bases biologiques de ces différences. Leur travail a d’abord montré, dans la continuité des recherches précédentes, que l’on observe une élévation des concentrations de testostérone et de cortisol dans la salive d’hommes ayant discuté avec une jeune femme attirante, alors que ces deux molécules ne changent pas (ou décroissent légèrement) lors d’une discussion avec un autre homme (les volontaires de cette recherche étant hétérosexuels). La production de testostérone semble associée d’une part à un moindre taux basal de cortisol, d’autre part à une séquence répétée (CAG) dans le gène du récepteur aux androgènes. Cette dernière observation montre qu’un polymorphisme génétique peut prédire certains patterns psychologiques dans les interactions sociales et sexuelles.

Référence : Roney JR et al (2009), Androgen receptor gene sequence and basal cortisol concentrations predict men's hormonal responses to potential mates, Proc Roy Soc B Biol Sci, e-pub (2010, 2777, 57-63), doi: 10.1098/rspb.2009.1538


lundi 23 novembre 2009

Playboy et les stéréotypes du sexe féminin

Vanessa R. Schick et deux collègues (Université de l’Indiana, Université de Washington) ont passé en revue 647 posters centraux de femmes nues publiés dans Playboy entre 1953 et 2007, et 185 autres images du même magazine (montrant toujours des femmes nues) parues en 2007 et 2008. Leur objectif : se faire une idée plus précise de l’image du sexe féminin dans les médias de masse l’exposant. Les chercheurs ont ainsi examiné en détail l’apparence génitale (visibilité du mont de Vénus et des grandes lèvres, couleur et forme des petites lèvres, style de la pilosité pubienne) et l’apparence générale (taille, hanche, buste, indice de masse corporelle) des modèles. Leur conclusion : les médias perpétuent l’image de la poupée Barbie avec une taille fille, une poitrine proéminente, un organe génital à poil rare ou inexistant rappelant celui d’une jeune fille prépubère.

Référence : Schick VR et al (2009), Evulvalution: The portrayal of women's external genitalia and physique across time and the current Barbie doll ideals, J Sex research, e-pub, doi : 10.1080/00224490903308404

samedi 21 novembre 2009

Flibansérine : un Viagra pour femme ?

La flibansérine, une molécule initialement développée comme antidépresseur, semble avoir un effet notable sur le désir féminin. C’est ce qu’a rapporté le 16 novembre dernier Elaine E Jolly (Université d’Ottawa) au congrès de la Société européenne de médecine sexuelle, qui se tenait à Lyon. Le Pr Jolly a livré les premiers résultats de quatre essais cliniques de la flibansérine menés en Europe, aux États-Unis et au Canada, sur un total de 1946 femmes âgées de plus de 18 ans et non ménopausées. Pendant 24 semaines (dont 16 de traitement effectif), ces femmes ont reçu soit un placebo, soit la flibansérine, cette dernière étant administrée en deux doses de 25 mg, deux doses de 50 mg ou une dose de 100 mg. Seuls les traitements totalisant 100 mg/jour ont été effectifs.

Les femmes ayant suivi le traitement ont été questionnées pendant les 24 semaines sur six variables : nombre d’actes sexuels ayant procuré du plaisir, évaluation du désir (par journal électronique quotidien), indice de fonctionnement sexuel (FSFI) dans le domaine du désir, FSFI total, échelle de détresse sexuelle révisée (FSDR-R), dont l’item 13 centré sur le désir. Ces différents tests ont connu une amélioration significative chez les femmes absorbant la flibansérine par rapport à celles qui prenaient un placebo. Le nombre mensuel moyen de rapports sexuels satisfaisants est par exemple passé de 2,8 à 4,5 au cours du traitement (le placebo ayant tout de même fait monter le chiffre à 3,7).

Certains commentateurs sont cependant sceptiques. Le résultat, s’il est statistiquement significatif, n’est pas forcément pertinent du point de vue clinique. Et le trouble du désir sexuel hypoactif, qui frapperait 10 à 25 % des femmes selon leur âge et leur condition, est contesté par une partie des cliniciens du sexe, qui n’y voient pas nécessairement un trouble.

vendredi 20 novembre 2009

Sélection sexuelle sarde (au siècle passé)

Un groupe de chercheurs italiens des universités de Parme et Sassari a étudié la configuration des mariages dans la ville d’Alghero (Sardaigne), entre 1856 et 1925. Les informations médicales d’origine militaire et les registres d’état-civil leur ont permis d’analyser les conditions d’accès au mariage des hommes selon leurs caractéristiques physiques et sanitaires. Les individus de petite taille et de mauvaise santé à l’âge de 20 ans étaient l’objet d’une sélection négative pour le mariage, alors même que la plupart des unions étaient encore arrangées dans la société sarde de cette époque. Plus le niveau socio-économique est élevé (et le mariage organisé par les familles), plus la sélection est forte sur les deux traits dans la population masculine.

Référence : manfredini M et al (2009), Spouse selection by health status and physical traits. Sardinia, 1856-1925, Am J Phys Anthropol, e-pub, doi : 10.1002/ajpa.21150

jeudi 19 novembre 2009

Sexualité des athlètes féminines turques

Des chercheurs turcs ont comparé divers paramètres chez un groupe de femmes athlètes (25) et un autre de femmes sédentaires en bonne santé (25). Parmi les contrôles effectués, une mesure du flux de sang clitoridien par ultrason Doppler, le questionnaire FSFI (Female Sexual Function Index) sur l’activité sexuelle. Les cinquante femmes avaient le même âge moyen, le même âge pour les premières règles, le même âge de mariage et un indice de masse corporelle comparable. En dehors du domaine du désir, comparable, les autres scores du FSFI ont montré des divergences significatives, avec une fonction sexuelle de meilleure qualité pour les femmes athlètes. Il en va de même pour le flux sanguin au niveau du clitoris.

Référence : Karatas OF et al (2009), The evaluation of clitoral blood flow and sexual function in elite female athletes, J Sexual Medicine, e-pub, doi : 10.1111/j.1743-6109.2009.01569.x

mercredi 18 novembre 2009

Nombre de partenaires sexuels : les femmes mentent-elles aux enquêteurs?

Depuis les années 1950, de grandes enquêtes ont été menées sur la vie sexuelle de nos contemporains. Leurs résultats de ces enquêtes donnent en général des portraits assez exacts du comportement sexuel des hommes et des femmes. Par exemple, lorsque l’on demande le nombre de partenaires dans l’année écoulée, la fréquence et la durée moyenne des actes sexuels, l’acceptation du sexe anal ou oral, on obtient des réponses cohérentes dans les échantillons. Mais un domaine pose problème : le nombre total de partenaires sexuels au cours de l’existence. Dans toutes les enquêtes, les hommes rapportent plus de partenaires que les femmes – assez typiquement, les réponses varient de 5 à 9 partenaires masculins et 8 à 14 partenaires féminins chez les personnes de quarante ans et plus. Or, il est statistiquement impossible que le nombre moyen des partenaires diffère d’un sexe à l’autre. La dispersion du résultat au sein de chaque sexe peut certes être différente - c’est-à-dire, par exemple, une proportion plus ou moins grande dans chaque sexe d’individus ayant un très petit ou un très grand nombre de partenaires. Mais quelle que soit cette dispersion au sein des populations féminine et masculine, la moyenne devrait être la même.

Plusieurs explications ont été avancées. La plus convaincante (car la plus fréquemment observée, par différentes méthodes) est que les femmes ont tendance à sous-estimer leur nombre de partenaires, et non les hommes à le surestimer. Un nouveau travail de Camil Castelo-Branco et ses collègues vient appuyer cette perspectives. Les chercheurs ont analysé les réponses de 2332 femmes à une enquête relative au lien entre sexualité et santé après la ménopause. Ces femmes, âgées de 45 à 64 ans, ont répondu tantôt par une interview directe, tantôt par un questionnaire anonyme. Or, on constate des différences substantielles. Le pourcentage de femmes reconnaissant avoir des partenaires occasionnels ou non-conventionnels est deux fois plus élevé dans la réponse anonyme que dans celle au praticien. La concordance la plus levée (88,07%) se retrouve pour les femmes ne reportant aucune relation sexuelle, mais elle est nettement moindre dans les autres cas.

Référence : Castelo-Branco C et al (2009), Do patients lie? An open interview vs. a blind questionnaire on sexuality, J Sexual Medicine, e-pub, doi : 10.1111/j.1743-6109.2009.01575.x

mardi 17 novembre 2009

Des jambes et des seins

Les chercheurs s’intéressent de longue date à diverses caractéristiques physiques orientant les préférences hétérosexuelles ou homosexuelles. Une équipe internationale menée par David A Frederick s’est intéressée au ratio jambe-corps – les mâles étant censés être attirés par de longues jambes chez leur partenaire potentiel. Trois échantillons (207, 940, 114 personnes respectivement) ont été composés au Royaume-Uni et aux États-Unis. Les chercheurs leur ont soumis des photographies de corps féminin dont le ratio jambe-corps avait été modifié, et les volontaires notaient l’attractivité physique de chaque modèle. Il ressort en fait qu’un ratio moyen est jugé le plus attractif. Les chercheurs soulignent que la manipulation informatique des images permet des mesures plus précises.

Ce genre de travaux laisse toujours ouverte l’interprétation de ses résultats : s’agit-il d’une préférence socialement conditionnée ou biologiquement déterminée ? Les deux hypothèses ne s’excluent évidemment pas puisqu’une préférence biologique moyenne aura tendance à produire une préférence sociale moyenne.

Dans ce registre de ce qu’il nomme la « mystique Barbie », le même David A. Frederick avait publié une autre étude, cette fois sur la taille et la forme des seins. Un impressionnant échantillon de 52.227 hommes et femmes hétérosexuels, âgés de 18 à 65 ans, a répondu à un questionnaire en ligne de satisfaction. 70 % des femmes se sont déclarées insatisfaites de leurs seins, mais 56 % des hommes n’avaient pourtant rien à redire à la poitrine de leur compagne. Plus les femmes sont jeunes et minces, plus elles sont concernées par la taille de leurs seins ; plus elles sont âgées et plus la forme prend de l’importance. Parmi les effets secondaires d’une image négative de ses seins : moindre satisfaction de son corps en général, hésitation à se mettre en maillot de bain, plus de difficulté à se déshabiller devant son partenaire et à lui montrer sa poitrine pendant l’acte sexuel. La chirurgie esthétique mammaire, qui a connu un boom impressionnant depuis deux décennies, ne devrait donc pas avoir trop de difficulté à trouver de nouvelles adeptes…

Références : Frederick DA et al (2009), The influence of leg-to-body ratio (LBR) on judgments of female physical attractiveness: Assessments of computer-generated images varying in LBR, Body Image, e-pub, doi:10.1016/j.bodyim.2009.09.001 ; Frederick DA et al (2008), The Barbie Mystique: Satisfaction with breast size and shape across the lifespan, Int J Sex Health, 20, 3, 200-211, doi : 10.1080/19317610802240170.

lundi 16 novembre 2009

Consommation précoce de pornographie et compulsivité sexuelle

Il est fréquent d’entendre dire que la consommation précoce de matériel pornographique a toute sorte de conséquences, généralement néfastes, sur le développement sexuel ultérieur de l’individu. Mais il est rare de trouver des arguments chiffrés à l’appui de cette hypothèse. Une équipe psychologues et sociologues de l’Université de Zagreb (Croatie) a analysé le lien entre l’usage du X chez l’adolescent ou pré-adolescent et l’impulsivité sexuelle chez l’adulte. Cette dernière était estimée par l’échelle de compulsivité de Kalichman et Rompa chez 1528 hommes et femmes hétérosexuels, âgés de 18 à 25 ans. Une compulsivité sexuelle élevée était associée chez cet échantillon à des prises de risque dans l’acte (principalement chez les femmes), à une faible intimité dans les relations de couple et à une faible satisfaction de sa vie sexuelle. Mais aucun lien significatif n’a été trouvé entre l’exposition précoce (14 ans) à du contenu pornographique et la compulsivité sexuelle, que ce soit chez les hommes ou les femmes.

Référence : Stulhofer A et al (2009), Is early exposure to pornography a risk factor for sexual compulsivity? Findings from an online survey among young heterosexual adults, Int J Sex health, 20, 4, 270-280, doi : 10.1080/19317610802411870

samedi 14 novembre 2009

Erreur d’emplacement de la cible érotique

Dans le cadre de la révision en cours du DSM-IV-TR (parution du DSM-V en 2012), Anne A Lawrence, psychologue à l’Université de Lethbridge, revient sur un modèle des paraphilies proposé au début des années 1990 par Ray Blanchard : l’erreur d’emplacement de la cible érotique (en anglais ETLE pour Erotic target location errors). Il s’agit d’une focalisation de l’excitabilité sexuelle sur des objets incongrus ou rares par rapport à la moyenne des pratiques humaines – les exemples les plus connus étant les fétichismes et le transvestisme. A.A. Lawrence propose que les « paraphilies » soient étiologiquement reclassées en trois catégories : préférences inusuelles de la cible érotique (par exemple pédophilie), préférences inusuelles de l’activité érotique (par exemple exhibitionnisme) et erreur d’emplacement de la cible érotique (par exemple fétichisme). Pour les sciences cognitives et comportementales, l’enjeu est de comprendre comment et pourquoi l’esprit humain en développement se détache des normes d’attractivités hétérosexuelles ou homosexuelles les plus courantes pour construire ainsi des schémas érotiques singuliers. Pour la psychiatrie et la médecine, les dimensions d’inconfort, de détresse ou de souffrance doivent être questionnées, car elles seules permettent de fixer la frontière entre ce qui est un trouble (ressenti comme tel par le sujet) et ce qui n’en est pas (quelle que soit la perception des autres, mais bien sûr en dehors des violences et contraintes exercées sur autrui).

Référence : Lawrence AA (2009), Erotic target location errors: An underappreciated paraphilic dimension, J Sex Research, 46, 2-3, 194-215, doi : 10.1080/00224490902747727

vendredi 13 novembre 2009

Spiritualité et sexualité : une influence sur les femmes

On associe couramment la religion à une pratique limitée ou codifiée du sexe. Mais qu’en est-il de la spiritualité ? Par ce trait, distinct de la religiosité, les psychologues désignent des sentiments comme le fait de sentir connecté au monde et en harmonie avec les autres, sans qu’un dieu ou une église soient nécessairement impliqués comme médiation. La spiritualité est mesurée par des questionnaires standardisés comme le Spiritual Transcendence Scale.

Jessica Burris et ses collègues (département de psychologie de l’Université du Kentucky) ont interrogé 353 jeunes adultes, âgés de 17 à 29 ans, dont 61 % de femmes. Il en ressort que la spiritualité est, pour les femmes mais non pour les hommes, un facteur prédictif du nombre de partenaires sexuels, de la fréquence des rapports sexuels et de la tendance à avoir des rapports sans préservatifs. La spiritualité explique mieux la variance de ces traits que d’autres caractéristiques mesurés comme l’impulsivité, la religiosité et l’usage d’alcool. Ce travail, s’il devait être confirmé sur des échantillons plus importants, peut bien sûr inspirer des réflexions darwiniennes sur l’émergence et la diffusion de la spiritualité dans l’évolution humaine.

Référence : Burris JL et al (2009), Relations among religiousness, spirituality, and sexual practices, J Sex Research, 46, 4, 282-289, doi : 10.1080/00224490802684582

jeudi 12 novembre 2009

Ratio 2D:4D en Chine et chez les primates

Lorsque l’on est un homme, la probabilité est forte que son annulaire (4D) soit plus long que son index (2D). Et inversement si l’on est une femme. Dans la littérature scientifique, on parle de ratio 2D : 4D, c’est-à-dire de la longueur d’index divisée par la longueur d’annulaire. Ce ratio est un trait montrant un net dimorphisme sexuel, avec des valeurs plus faibles en moyenne chez les hommes que chez les femmes (inférieures à 1 chez l’un, égal ou supérieur à 1 chez l’autre).

Le sujet peut sembler futile, il a pourtant donné naissance à des centaines de travaux. Car ce ratio digital est corrélé positivement ou négativement à un grand nombre de traits, au-delà du simple hasard des associations statistiques. En vrac : les capacités visuospatiales, les aptitudes verbales, l’émotivité, l’agressivité, la capacité sportive chez les femmes, l’homosexualité chez les Caucasiens, le poids à la naissance, le nombre de spermatozoïdes par éjaculat, la dépression, l’autisme et le syndrome d’Asperger, l’hyperplasie congénitale, l’obésité, les pathologies cardiaques…

Deux recherches récentes illustrent cet intérêt. Dans la première, une équipe de chercheurs chinois et américains a étudié le ratio 2D : 4D chez une population de 118 hommes et 103 femmes, âgés de 18 à 31 ans, hétérosexuels et droitiers. Étaient également mesurés le taux de testostérone dans la salive et le degré de masculinité/féminité des attitudes et comportements. Si les hommes ont montré un ratio inférieur aux femmes, il n’a pas été possible en revanche de retrouver des corrélations significatives entre ce ratio t les autres facteurs analysés. Les scientifiques suggèrent que la définition de la masculinité (ou de la féminité) présente une importante diversité culturelle.

L’autre travail, mené par Emma Nelson (Université de Liverpool) et Susanne Shultz (Université d’Oxford), concerne des primates de l’Ancien et du Nouveau Monde. Les chercheuses montrent que le ratio 2D : 4D, supposé provenir d’une exposition précoce aux androgènes, varie selon les espèces, qu’il est plus bas dans les espèces à mâle dominant pratiquant la polygynie et plus élevé chez celles pratiquant des unions plus stables entre deux individus. Plus la compétition intrasexuelle (intermâle) est forte et plus le ratio est bas, indiquant un rôle des hormones masculines dans le développement. L’espèce humaine se situe entre les singes du Nouveau Monde à ratio bas et les primates de l’Ancien Monde les plus adeptes de la promiscuité.

Références : Yang CFJ et al (2009), Second to fourth digit ratios, sex differences, and behavior in Chinese men and women, Social Neuroscience, 4, 1, 49-59, doi : 10.1080/17470910801942876 ; Nelson E, S Shultz (2009), Finger length ratios (2D:4D) in anthropoids implicate reduced prenatal androgens in social bonding, Am J Phys Anthrop, e-pub, doi : 10.1002/ajpa.21157 

mercredi 11 novembre 2009

Personnalité et cognition des sujets pédophiles

Autant la pédophilie bénéficie souvent d’une forte couverture médiatique, autant les recherches scientifiques et médicales sur les sujets pédophiles sont rares. Deux psychiatres allemands, Tillmann H.C. Kruger et Boris Schiffer, ont examiné 20 individus convaincus de pédophilie, neuf exclusivement attirés par les garçons et onze par les filles, en comparaison d’un groupe de contrôle de 28 sujets sains. Quatre tests cognitifs et deux tests de personnalité ont été menés. Les sujets pédophiles montrent des déficits neurocognitifs et des troubles de la personnalité dans la majorité de ces tests. Les deux psychiatres ont notamment observé une intelligence et un traitement de l’information inférieurs à la moyenne, des scores élevés en tendance sociopathe et paranoïaque, des manifestations de dysfonction et d’obsession sexuelles. Ces observations, bien que menées sur un faible nombre de sujets, convergent avec des travaux antérieurs et suggèrent que l’orientation pédophile procède d’un trouble précoce dans le développement neurocognitif de la personne. L’ensemble des facteurs génétiques, neurologiques et sociaux expliquant que les fonctions cérébrales du désir se focalisent sur des individus impubères, du même sexe ou de sexe opposé, reste à déterminer.

Référence : Kruger THC, B Schiffer (2009), Neurocognitive and personality factors in homo- and heterosexual pedophiles and controls, J Sexual Med, e-pub, doi : 10.1111/j.1743-6109.2009.01564.x

mardi 10 novembre 2009

Perversions féminines au XIXe siècle

Débauches, anomalies, inversions, perversions… à partir du XVIIIe siècle, la médecine a volontiers pathologisé l’ancienne catégorie morale et religieuse du vice. De plus en plus engagés dans une logique expérimentale, les médecins se livrent alors à des observations de cas cliniques, qui sont ensuite rattachés à des récits explicatifs. La vieille théorie humorale, héritée de l’Antiquité et encore en vogue au début du XIXe siècle, cédera peu à peu la place à des hypothèses nerveuses et psychologiques (influences de Charcot, Esquirol, Pinel…).

Nombre de ces travaux de la jeune sexologie ont été réédités et sont accessibles – on pense aux noms de Binet, Tarde, Charcot, Krafft-Ebing, Havelock Ellis, Hirschfeld. Mais ils ont pour point commun de rapporter exclusivement ou presque des cas masculins de ce que l’on nomme aujourd’hui les « paraphilies ». Sylvie Chaperon, historienne des sciences et de la médecine, comble donc un vide dans l’espace francophone en publiant cette anthologie des perversions féminines telles qu’elles furent rapportées par des médecins. Il est certes probable que l’incidence de ces « perversions » est, hier comme aujourd’hui, plus forte dans la population masculine que dans la population féminine. Mais l’exclusion de la parole féminine reflète aussi les préjugés de l’époque, où les femmes sont rarissimes dans les professions de chercheurs, médecins et universitaires, où la « biopolitique » nationale est marquée par le souci de santé des populations et la crainte de la dégénérescence.

Et pourtant, les femmes connaissent bel et bien les perversions : des cas d’onanisme, fétichisme, exhibitionnisme, nymphomanie, érotomanie, saphisme, tribadisme, et même nécrophilie, zoophilie ou pédophilie sont décrits dans ce recueil, avec bien sûr toute la dimension « littéraire » et édifiante que pouvaient avoir les annotations de l’époque, malgré le souci croissant d’une crédibilité scientifique. Cet essai, de lecture plaisante, apportera donc des éléments utiles pour comprendre la naissance de la sexologie mais aussi, plus généralement, pour mesurer les influences socio-culturelles sur l’évolution des sciences psycho- et biomédicales. Alors que le manuel psychiatrique DSM-V est annoncé pour 2012 et que de nombreux débats se lèvent notamment sur sa révision dans le domaine des « paraphilies », un tel recul historique est le bienvenu.

lundi 9 novembre 2009

Usages du lubrifiant

Selon une étude présentée ce jour par Debby Herbenick (Université de l’Indiana), l’usage de lubrifiant est un atout majeur du plaisir lors de l’acte sexuel. Les chercheurs dirigés par Herbenick ont enquêté auprès de 2453 femmes (âge moyen 32,5 ans, 85,6% hétérosexuelles, 56,4% mariées). Celles qui utilisent régulièrement du lubrifiant ont rapporté une augmentation du confort et du plaisir de l’acte dans 66,5% des cas. La première motivation de leur usage est d’éviter les déchirures tissulaires (22%), qui augmentent le risque de transmission du VIH. Une autre étude, menée cette fois sur 1834 hommes (et 8876 actes sexuels), a révélé un usage de lubrifiant dans 24,7% des actes. Dans 22,5% des cas, le gel est enduit directement sur le pénis (ou le préservatif), dans 16,2% autour du vagin, dans 16,2% encore sur les deux zones. Les hommes apprécient plus le lubrifiant avec leurs femmes (ou partenaires officielles) que lors du sexe occasionnel.

dimanche 8 novembre 2009

La sélection sexuelle... du plus gros consommateur ?

Dans un article théorique, Gianni de Fraja (universités de Rome et de Leicester) pose l’hypothèse de travail que le désir insatiable d’accroissement de la consommation a pour origine… la sélection sexuelle. La consommation ostentatoire se serait développée au sein de l’espèce humaine comme un caractère sexuel secondaire, c’est-à-dire un marqueur externe de fitness ayant pour fonction de séduire des partenaires du sexe opposé. L’hypothèse n’est pas vraiment nouvelle puisque le psychologue Geoffrey Miller l’avait formulée dans son essai The Mating Mind. Mais G. de Fraja, qui est économiste, l’applique à sa discipline et à la fonction de maximisation d’utilité. On observera que cette perspective, tout à fait recevable, n’explique cependant pas la diversité des régimes économiques (et sexuels) développés par les humains dans le passé ou le présent.

Référence : De Fraja G (2009), The origin of utility: Sexual selection and conspicuous consumption, Journal of Economic Behavior & Organization, 72, 1, 51-69 doi : 10.1016/j.jebo.2009.05.019

samedi 7 novembre 2009

Sexe, exploitation, évolution

David Buss, psychologue évolutionniste (Université du Texas), spécialiste des questions amoureuses et sexuelles, introduit dans la dernière livraison de Behavioral and Brain Sciences la question de l’exploitation et des émotions qui lui sont attachées. L’exploitation (de la femme par l’homme) est un thème classique de la littérature féministe moderne. Il intéresse aussi l’approche darwinienne.

Buss distingue trois catégories fondamentales de stratégie pour acquérir des ressources reproductivement utiles : l’acquisition individuelle (par le travail, la collecte, la chasse, etc.), l’acquisition coopérative (échange, altruisme, coalition, etc.) et l’exploitation. Cette dernière connaît divers degrés d’intensité : des formes très modérées consistent à ne pas rendre autant que l’on a reçu dans un échange fondé sur la réciprocité ; des formes extrêmes résident dans la guerre pour s’approprier les ressources (et les partenaires sexuels potentiels) d’un groupe adverse. Le chercheur observe qu’en dehors de certains travaux sur la tromperie / tricherie et sa détection dans les sciences cognitives, très peu de recherches ont été consacrées à cette notion d’exploitation et d’exploitabilité dans l’évolution, ainsi qu’aux mécanismes de défense développés pour repérer les exploiteurs ou se protéger d’eux.

Amour et sexualité occupent une place intéressante dans les stratégies interpersonnelles d’exploitation, et c’est ainsi que le problème est parfois posé dans la culture populaire (depuis l’homme profitant gratuitement du travail à domicile de sa partenaire ou brutalement de la fertilité d’une femme sexuellement agressée jusqu’à la femme exploitant les ressources issues d’un bon mariage ou de divorces plus fructueux encore). Pour Buss, des émotions comme la peur, la colère, la jalousie ont typiquement évolué pour éviter que la confiance ne soit trompée, notamment la confiance induite par le sentiment amoureux.

Référence : Buss DM (2009), The role of emotions in adaptations for exploitation, Behavioral and Brain Sciences (2009), 32, 391-392, doi: 10.1017/S0140525X09991087

vendredi 6 novembre 2009

Attirance pour le sexe opposé : le visage ou le corps ?

Un certain nombre de caractéristiques physiques influencent le choix des partenaires sexuels, que ce soit pour une rencontre de court terme ou pour une union de long terme. Certains concernent des propriétés du visage ; d’autres des aspects du corps ; d’autres encore des paramètres biologiques non visibles. Mais peu de recherches ont été menées pour essayer de mesurer la hiérarchisation de ces traits.

Thomas E. Curie et Anthony C Little ont souhaité analyser l’importance relative du visage et du corps dans les préférences exprimées. Dans leur expérience, 127 hommes et 133 femmes, hétérosexuels, se sont vus présenter des images de dix individus du sexe opposé. Les photos du visage et celles du corps ont été présentées indépendamment, puis combinées. Les volontaires devaient remplir un questionnaire d’attractivité, en précisant s’ils se sentaient intéressés par une liaison courte ou plus durable.

Les photographies de visages sont les meilleurs prédicteurs de l’attractivité, pour les deux sexes et pour les deux types d’union. Les femmes ne font pas de différence selon la liaison souhaitée, mais les hommes accordent un peu plus d’importance au corps quand ils envisagent une liaison à long terme. Les différentes parties du corps sont donc susceptibles de déclencher des signaux autonomes dans les stratégies sexuelles.

Référence : Curie TE, AC Little (2009), The relative importance of the face and body in judgments of human physical attractiveness, Evol Hum Behav, 30, 6, 409-416, doi: 10.1016/j.evolhumbehav.2009.06.005

jeudi 5 novembre 2009

Chéries Chéris, 15e festival de films gays, lesbiens et trans de Paris

Chéries Chéris, 15e festival de films gays, lesbiens et trans de Paris, Forum des images se tiendra au Forum des images du 16 au 22 novembre 2009.
Débats : Autour de La Domination masculine ; Act Up, quelles images ? ; Racolage ; 15 ans, le bel âge ? Le Festival a 15 ans… et après ?
Invités :  Rachid Adjane (performer-comédien », J. Aguila (scénariste et réalisatrice) Antoine+Manuel (qraphistes, designers), Meliza Banales (poétesse, performeuse et réalisatrice), Maria Beatty (réalisatrice), Ilmann Bel (acteur), Claudette (prostituée), Gilles Collot (programmeur), Catherine Corringer (comédienne, réalisatrice), José Celestino Campusano (cinéaste, écrivain), David Dibilio (réalisateur), Hugo Di Verdura (romancier, producteur), Olivier Ducastel (réalisateur), Camille Ducellier (réalisatrice), Louis Dupont (réalisateur), Nicolas Flessa (réalisateur), Stéphane Giusti (réalisateur), Yann Gonzalez (journaliste, réalisateur), Elliat Graney-Saucke (réalisatrice), Patric Jean (réalisateur), Panos H. Koutras (réalisateur), Jean-Philippe Labadie ( acteur, réalisateur, producteur), Elisabeth Lebovici (journaliste, enseignante, écrivain), Hervé Joseph Lebrun (photographe, réalisateur), Lilium Leonard (réalisatrice), Jay J. Levy (producteur et metteur en scène de spectacles), Pascal Lièvre (plasticien), Damien Manivel (réalisateur), Stéphane Marti (enseignant, réalisateur), Jacques Martineau (réalisateur), Marie Masmonteil (productrice), Nikita (prostitué, auteur, co-fondateur du Strass Syndicat du Travail Sexuel), Mina Orfanou (comédienne), Cécile Patingre (réalisatrice), Patricia & Colette (comédien), Nicolas Pleskof (réalisateur), Consuelo Ramirez (réalisatrice, créatrice de Butch Action Productions), Laurence Rebouillon (réalisatrice), João Pedro Rodrigues (réalisateur), Karine Saporta (chorégraphe), Sawssen Saya (réalisatrice), Monika Treut (réalisatrices), Lou Ye (réalisateur), François Zabaleta (écrivain, photographe, plasticien et cinéaste)
Lieu : Forum des Images / Forum des Halles, 2 rue du Cinéma, 75001 Paris.
Date : 16-22 novembre 2009. Informations sur ce site.

Orientation sexuelle et reconnaissance des visages attractifs

Plusieurs études ont montré que les individus hétérosexuels expriment en moyenne des préférences pour certains traits dimorphiques, c’est-à-dire que les hommes apprécient des traits féminins chez la femme et les femmes des traits masculins chez l’homme. Mais peu de travaux se sont intéressés au même phénomène chez les homosexuels.

Une équipe de chercheurs américains, canadiens et écossais dirigée par Aaron N. Glassenberg a présenté des photographies de visages masculins ou féminins à plus de 900 volontaires de diverses orientations sexuelles (311 hommes homosexuels, 215 hommes hétérosexuels, 159 femmes homosexuelles et 218 femmes hétérosexuelles). Les traits masculins ou féminins d’un visage sont des variations moyennes observées chez les deux sexes pour la forme de la mâchoire, du front, des pommettes, des lèvres et des yeux.

Résultats de l’expérience : les gays ont manifesté en moyenne plus d’intérêt pour les visages d’hommes les plus masculins que toutes les autres orientations. Les lesbiennes ont quant à elle préféré les visages plus masculinisés de femmes par rapport aux hétérosexuelles. Cette recherche indique donc que l’orientation sexuelle détermine des préférences spécifiques dans la reconnaissance des visages attractifs.

Référence : Glassenberg AN et al (2009), Sex-dimorphic face shape preference in heterosexual and homosexual men and women, Arch Sex Behav, e-pub, doi : 10.1007/s10508-009-9559-6

mercredi 4 novembre 2009

Poids et sexualité chez les jeunes filles américaines

Une équipe de chercheurs des universités de Pittsburg et de Caroline du Sud, ainsi que de la société Novartis, a exploré le rapport entre poids et sexualité chez les lycéennes nord-américaines. Ils ont utilisé l’enquête 2005 sur la surveillance des comportements à risque, dont le questionnaire avait été rempli par 7193 jeunes filles inscrites dans l’enseignement secondaire. Trois indices de poids ont été retenus (poids réel, poids perçu, erreur d’appréciation sur son poids) ainsi que six comportements sexuels (sexe avec pénétration, sexe avant l’âge de 13 ans, plus de quatre partenaires sexuels au moment de l’enquête, rapport en état d’ivresse, usage du contraceptif oral, usage du préservatif) et les rapports violents dans l’histoire personnelle des sujets.

Ni le poids réel ni le poids perçu ne permettent de prédire le comportement sexuel de l’ensemble des lycéennes. En revanche, celles qui s’estiment en surpoids ont une sexualité moins active que les autres. Parmi les filles sexuellement actives, celles qui ont un indice de masse corporelle peu élevé mais se perçoivent comme trop grosses sont aussi celles qui utilisent le moins de préservatif, qui ont la plus forte probabilité d’avoir connu u ace avec pénétration avant 13 ans. Les critères d’ethnicité font cependant varier les résultats dans les détails. Les filles d’origine européenne s’estimant en dessous du poids normal sont aussi celles qui ont le plus de chances d’avoir plus de quatre partenaires. Les filles d’origine africaine rapportent plus souvent plus de quatre partenaires quand elles ont un IMC supérieur à la moyenne, et utilisent moins le préservatif quand elles ont un IMC inférieur. Les filles d’origine hispanique, quel que soit leur poids, sont celles qui s’engagent dans le plus de comportements sexuels à risque.

Référence : Akers AY et al (2009), Exploring the relationship among weight, race, and sexual behaviors among girls, Pediatrics, 124, 5, e913-e920, doi:10.1542/peds.2008-2797

Sexualités aujourd’hui : deux sexes, deux orientations sexuelles… et les autres alors ?

Rencontre-débat avec : Karl Mengel, auteur de Pour et contre la bisexualité, Julien Picquart, auteur de Ni homme ni femme, enquête sur l’intersexuation. Rencontre animée par Damien Mascret, médecin, sexologue, auteur de La Revanche du clitoris.
Date : mardi 24 novembre, à partir de 19h00
Lieu : La Musardine, 122 rue du Chemin-Vert 75011 Paris – 01.49.29.48.55 - M° Père Lachaise

mardi 3 novembre 2009

Traiter les complications du priapisme

Le dieu grec Priape fut puni par ses pairs pour avoir essayé de violer Hestia, et condamné à porter d’énormes attributs sexuels. Du mythe découle une condition médicale moderne, le priapisme. Celui-ci est caractérisé par une érection durant quatre heures ou plus. Son équivalent féminin existe (clitorisme). Le priapisme peut avoir d’innombrables causes (effets secondaires de médicaments, leucémie, maladie de Fabry, syphilis, drépanocytose, etc.). Sa complication la plus grave est une fibrose pénienne touchant les corps caverneux et aboutissant à l’impuissance. Un groupe de chercheurs américains et chinois vient de montrer le rôle-clé d’une enzyme, l’adénosine déaminase, dans le développement de cette complication. Des inhibiteurs de cette voie de signalisation pourraient donc soulager les patients.

lundi 2 novembre 2009

Dysfonction érectile et éjaculation précoce lors du premier rapport

Une équipe de chercheurs finlandais a étudié les problèmes sexuels lors du premier rapport chez une large cohorte de 3186 jumeaux. L’âge moyen des sujets au moment de l’enquête est de 26,17 ans. Ils ont été interrogés sur la dysfonction érectile, l’éjaculation prématurée, les contextes de l’acte, les réactions affectives au moment de l’acte, l’arrière-plan de leur éducation (rapport des parents à la nudité et à la sexualité). L’éjaculation prématurée analysée à travers les différences entre vrais et faux jumeaux montre une composante génétique significative, ce qui n’est pas le cas du trouble de l’érection. Ce dernier est assez fréquent lors du premier rapport, de même que des réactions affectives prononcées (positives ou négatives). Le bon rapport des parents à la sexualité est positivement corrélé à une première expérience réussie. Parmi les facteurs de panne physiologique et de réactions négatives : l’intoxication (drogue, alcool) au moment de l’acte, le fait de faire l’amour à une personne peu connue ou inconnue, la pression du groupe et, bien sûr, des sentiments personnels dépréciateurs de l’acte sexuel en général.

Référence : Santtila P et al. (2009), Prevalence and determinants of male sexual dysfunctions during first intercourse, J Sex Marital Ther, 35, 2, 86-105, doi : 10.1080/00926230802712293