samedi 24 janvier 2004

Du nouveau sur le désir sexuel

Libido en berne ? 15 % des hommes en souffrent et leur cerveau pourrait bien en être le premier responsable.Une corrélation entre le « désir sexuel hypoactif masculin » et le non fonctionnement de certaines zones cérébrales impliquées dans le processus du désir vient en effet d’être mise en évidence par une équipe de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). D’autres chercheurs s’intéressent de très près au jatoba, un végétal amazonien qui semble posséder de puissantes capacités aphrodisiaques et que l’on surnomme le « Viagra naturel »…

Inhibition cérébrale des centres du désir
Que se passe-t-il au juste dans le cerveau désirant ? Les chercheurs, qui ont travaillé sous la direction d’Yves Burnod, Serge Stoléru et Jérôme Redouté (unité Inserm 483), et leurs collaborateurs du CERMEP (Centre d’études et de recherches médicales par émission de positons, à Lyon), relèvent, dans la revue Psychiatry Research : Neuroimaging, que l’inhibition cérébrale observée entraîne un manque d’activation au niveau des régions cérébrales impliquées dans l’imagerie motrice, fonction qui permet une représentation mentale des actions que l’on souhaite accomplir.

«Cette découverte pourrait permettre une meilleure prise en charge de ce trouble, notamment par la psychothérapie», estiment les chercheurs. Selon eux, 1 à 15 % de la population adulte masculine souffrirait d’un désir sexuel diminué, voire absent. Les traitements actuellement utilisés, notamment l’administration de testostérone ou la psychothérapie, sont peu efficaces.

L’équipe de Serge Stoléru avait déjà identifié les zones cérébrales impliquées dans le contrôle du désir sexuel chez les hommes ne présentant pas de trouble clinique de la sexualité. Leurs derniers travaux ont comparé l’activité des différentes régions cérébrales chez des hommes souffrant de désir sexuel hypoactif et des hommes sains.

Pour identifier les zones cérébrales activées, les chercheurs ont utilisé avec leurs collègues du CERMEP une technique d’imagerie fine : la tomographie par émission de positons, qui mesure le flux sanguin dans les différentes régions du cerveau. Sept volontaires souffrant de désir sexuel hypoactif et huit volontaires sains ont ainsi été soumis à des images génératrices de désir sexuel, clips vidéo muets de 3 minutes et trois séries de photographies allant « du neutre à l’explicite ».

Jatoba, le Viagra naturel ?
Après le succès commercial des molécules de la performance sexuelle (Viagra, Ixense, Cialis), des chercheurs brésiliens étudient maintenant les propriétés aphrodisiaques de la sève d’un arbre amazonien, le jatoba (Hymenaea courbaril), auquel les paysans attribuent des pouvoirs de stimulation sexuelle, au point de l’avoir surnommé « viagra naturel ».

Les scientifiques de l’Université Fédérale de l’Etat de l’Acre effectuent ces recherches sur le jatoba. «Les connaissances traditionnelles des habitants de la forêt amazonienne attribuent mille qualités au jatoba, telles que d’être énergétique, un stimulant sexuel et même une substance contre le stress».

«Nous devons prouver maintenant scientifiquement les propriétés physiques et chimiques» du Jatoba, a déclaré le Pr Andrea Alexandre, du département des sciences agronomiques de cette université. Selon Mme Alexandre, la recherche vise aussi à breveter l’utilisation pharmaceutique de ce viagra naturel en faveur des «seringueiros», forestiers qui récoltent le latex de la région. Au cours des six derniers mois, ils ont récolté 2.500 litres de sève de jatoba.

Le jatoba est un arbre qui produit un bois dur non flottable de cœur brun à rouge à violacé (orange à brun violacé), presque noires avec veines ou sans veines, sans odeur prononcée. Sa répartition géographique va du Mexique et d’Amérique Centrale à l’Amérique du Sud tropicale, en passant par les Caraïbes. Le bois de jatoba est commercialisé notamment sous le nom de courbaril.

vendredi 23 janvier 2004

Les césariennes en augmentation

Les accouchements par césarienne sont en constante progression dans la plupart des pays développés, avec une augmentation de 4 % en dix ans pour la France, une évolution due en partie à la plus grande part des femmes de plus de 30 ans dans les accouchements, selon une étude de la (Direction de la Recherche, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES). Une femme sur cinq y a désormais recours. « Depuis plusieurs années, la pratique des césariennes ne cesse de se développer dans la plupart des pays développés. Le taux de césariennes est passé en France de 14 % en 1991 à 18 % en 2001 », précise la DREES. En dehors des évolutions d’âge, la croissance des césariennes peut également s’expliquer par l’évolution des pratiques médicales : le recours à cette opération a ainsi augmenté chez les femmes présentant un facteur de risque. Un quart des patientes ayant recours à la pratique ont un antécédent de césarienne. Une forte proportion de césarienne se fait aussi pour dystocie (complication d’origine maternelle), présentation anormale du foetus ou détresse foetale.