samedi 20 décembre 2003

Vasopressine et fidélité

Tom Insel et Larry Young, de l’Université Emory (Atlanta, Géorgie), ont créé quatre lignées de souris transgéniques en les dotant d’un gène du campagnol des prairies.Ce petit rongeur nord-américain est connu pour son comportement monogame et sociable. Les souris modifiées ont à leur tour adopté le comportement du campagnol, alors qu’elles ne montrent naturellement aucune prédisposition à la fidélité. La vasopressine, hormone produite par l’hypophyse (une glande à la base du cerveau), joue un rôle dans les comportements d’agression, de communication et de reproduction. « Même si de nombreux gènes sont susceptibles d’être impliqués dans l’évolution des comportements sociaux complexes, nos données indiquent que le changement de l’expression d’un seul gène peut avoir un impact sur l’expression, au moins pour partie, de ces comportements », soulignent les chercheurs. L’hypophyse humaine sécrète elle aussi de la vasopressine…

vendredi 12 décembre 2003

Comment les femelles « font taire » de manière réversible un de leurs deux chromosomes sexuels ?

Chez les mammifères, l'existence de chromosomes sexuels de taille différente aurait pu être à l'origine d'une injustice génétique. Le chromosome Y qui caractérise les mâles est de petite taille et contient beaucoup moins de gènes que le chromosome X. Mais un processus ayant lieu très tôt au cours de l'embryogenèse chez les femelles – l'inactivation de l'X – permet de rétablir la parité génétique.


A l'Institut Curie, des chercheurs du CNRS viennent de découvrir chez l'embryon de souris que ce mécanisme est extrêmement dynamique. En l'espace de quelques divisions cellulaires, le chromosome X paternel est inactivé, puis réactivé et ensuite, dans certains cas, de nouveau inactivé.

C'est la première fois qu'une reprogrammation naturelle d'un chromosome entier, après la fécondation au cours de l'embryogenèse, est mise en évidence. Ces résultats sont publiés dans Science Express Online du 11 décembre 2003.

Ce sont deux chromosomes, les chromosomes sexuels qui sont responsables de la différence entre les mâles et les femelles chez les mammifères. Les individus mâles ont un chromosome X et un chromosome Y, alors que les individus femelles ont deux chromosomes X. En outre, le chromosome X en raison de sa grande taille est porteur d'un nombre plus élevé de gènes que le chromosome Y. A priori donc, les femelles possèderaient deux fois plus de protéines fabriquées par les chromosomes sexuels que les mâles.

Afin d'éviter que le fossé entre les sexes ne se creuse, la nature a trouvé un moyen pour compenser cette différence quantitative due aux chromosomes sexuels. Chez les femelles, un des chromosomes X est "inactivé" très tôt au cours de l'embryogenèse. Ce processus épigénétique (1) se traduit par l'extinction de la quasi-totalité des 2 000 gènes portés par ce chromosome X.

Reste à faire un choix entre le chromosome X hérité du père ou celui de la mère. Encore une fois la parité est de mise puisque, chez la plupart des femmes, l'inactivation de l'X se fait au hasard et aboutit à une mosaïque de populations cellulaires dont certaines expriment le X maternel et d'autres le X paternel. Cette mosaïque protège par ailleurs les femmes de certaines maladies portées par le chromosome X (voir ci-dessous).

Le plus bel exemple de cette mosaïque sont les chattes tricolores : leur pelage noir, blanc et roux reflète l'inactivation de l'un ou de l'autre des chromosomes X.

X paternel ou X maternel : un choix difficile

A l'Institut Curie, l'équipe d'Edith Heard (2) a centré ses recherches sur l'étude de l'inactivation du chromosome X chez la souris. Ikuhiro Okamoto dans cette équipe montre que cet événement a lieu avant la différenciation cellulaire – contrairement à l'idée admise jusqu'à présent – et surtout qu'il se déroule en plusieurs étapes. Au vu des travaux des chercheurs de l'Institut Curie, il s'avère que le chromosome X hérité du père est inactivé au stade " 4 cellules " après la fécondation de l'ovocyte. Ce X paternel restera inactif dans les cellules extra-embryonnaires (qui formeront ensuite le placenta). En revanche, il est réactivé au stade " 64 cellules " dans les cellules qui donneront le futur embryon (la masse cellulaire interne). C'est seulement ensuite au stade précoce de l'embryon que le choix entre les deux chromosome X, paternel ou maternel, a réellement lieu.

Ce travail met pour la première fois en évidence une " reprogrammation " d'ordre épigénétique du chromosome X : certaines propriétés de la cellule changent alors que son patrimoine génétique reste le même.

Epigénétique et cancer

Le développement d'un cancer est classiquement associé à l'accumulation d'altérations génétiques perturbant le fonctionnement de la cellule. Or, il est de plus en plus évident qu'en dehors des altérations, les modifications épigénétiques jouent un rôle important dans cette dérégulation. La compréhension des mécanismes épigénétiques impliqués dans l'inactivation de l'X pourrait ainsi permettre de mieux appréhender les dérégulations observées dans certaines pathologies comme le cancer. Pour preuve, l'équipe d'Edith Heard montre l'implication d'une protéine particulière (la protéine Enx1) dans les processus liés à l'inactivation du X. Or, l'équivalent humain de cette protéine (la protéine Ezh2) est surexprimé dans un grand nombre de tumeurs humaines (3). Très récemment, il a même été montré que cette protéine était associée aux formes métastatiques de cancer de la prostate et qu'elle pouvait en être un marqueur.

C'est une nouvelle preuve du parallèle existant entre la formation d'un embryon et le développement d'un cancer. De nombreux points communs existent entre ces deux processus se caractérisant entre autres par le passage d'une cellule unique à un groupe de plusieurs cellules, à tel point que le développement embryonnaire est parfois considéré comme le " miroir inversé " de la cancérogenèse.

Cette découverte sur le mécanisme de l'inactivation de l'X des chercheurs de l'Institut Curie a donc des retombées déterminantes à plusieurs niveaux :
    * fondamentale, sur la connaissance de l'embryogenèse,
    * thérapeutique, sur la connaissance de la cancérogenèse et notamment l'identification de marqueur de l'agressivité des tumeurs.

X et maladie génétique

De nombreuses pathologies sont liés à des anomalies génétiques sur le chromosome X. Pour un certain nombre d'entre-elles, l'inactivation aléatoire du X permet de protéger les femmes, ce qui en fait des maladies transmissibles par les femmes mais touchant essentiellement les hommes.

C'est notamment le cas de la myopathie de Duchenne, de l'hémophilie, du syndrome de Wiskott-Aldrich et de nombreux retards mentaux tels que le syndrome avec X fragile, deuxième cause de retard mental après la trisomie 21.


Notes :
1) L'épigénétique recouvre l'ensemble des phénomènes biologiques qui ne sont pas strictement déterminés par le matériel génétique. Les variations épigénétiques influent sur le phénotype sans altérer le caryotype d'un organisme.
2)Equipe ATIPE « Epigenèse et développement des mammifères », CNRS/Institut Curie
3) « EZH2 is downstream of the pRB-E2F pathway, essential for proliferation and amplified in cancer » A. P. Bracken et coll. Embo, vol 22, p. 5323-5335.
4) « The polycomb group protein EZH2 is involved in progression of prostate cancer » S. Varambally et coll. Nature, vol. 419, p.624-629.
Références :

Références :
« Epigenetic Dynamics of Imprinted X Inactivation During Early Mouse Development »
Science, 11 décembre, vol. 302 Ikuhiro Okamoto1, Arie P. Otte2, C. David Allis3, Danny Reinberg4 and Edith Heard1
1 - Institut Curie, 26 rue d'Ulm, Paris 75005, France
2 - Swammerdam Institute for Life Sciences, BioCentrum Amsterdam, University of Amsterdam, 1018 TV Amsterdam, The Netherlands
3 - Rockefeller University, Box 78, 1230 York Avenue, New York, NY 10021, USA
4 - Howard Hughes Medical Institute, NJ 08854, USA

Source : communiqué presse CNRS

jeudi 20 novembre 2003

L’instinct maternel existe-t-il vraiment ?


S’appuyant sur l’anthropologie, l’histoire, la littérature, la psychologie, l’éthologie et la biologie, Sarah Blaffer Hrdy passe au crible les éléments génétiques et environnementaux qui constituent l’instinct maternel. Nos sociétés occidentales sont tentées de voir en l’instinct maternel un caractère au fondement de la féminité. Il en irait d’un prérequis naturel que la femme ressente pour sa descendance un sentiment d‘attachement pouvant aller jusqu’à l’altruisme sacrificiel.

Depuis les origines de la reproduction sexuée, l’existence des mâles est liée celle des femelles en tant que « matrices » de leur devenir. Parce que leurs comportements reproducteurs sont les premières conditions de la perpétuation de l’individu, les femelles apparaissent comme de véritables « petits soldats » de l’évolution, toutes entières dévouées à la production d’une descendance. Elles auraient ainsi comme seule et unique fonction de porter la vie et de l’amener à son aboutissement.

En est-il vraiment ainsi ? La croyance en des mères qui s’occuperaient « naturellement » de leur descendance – c’est là un des idéaux les plus chers en Occident, ainsi qu’un point de vue largement accepté dans l’univers scientifique – est devenue ces dernières années de plus en plus controversée. Au vu d’une étude plus précise de nos comportements et de ceux de nos cousins animaux, l’instinct maternel n’apparaît pas si évident ni si simple. Derrière un « sentiment » apparemment universel se cache une dimension biologique complexe, ainsi qu’une attitude s’analysant en termes de stratégies reproductives.

Maternité et évolution
Sarah Blaffer Hrdy est anthropologue et sociobiologiste. Américaine, elle est membre de l’Académie Nationale des Sciences et professeur émérite à l’Université de Californie-Davis. Dans Les instincts maternels (Mother Nature. A History of Mothers, Infants and Natural Selection), elle nous propose un voyage dans le temps, à la découverte de notre passé historique et évolutionnaire, en s’attachant à répondre à ces questions :

> Qu’entendons-nous par « instinct maternel » ?
> Si les mères aiment naturellement leurs enfants, pourquoi tant de femmes à travers les âges et les cultures ont contribué directement ou indirectement à la mort de leurs nourrissons ? Comment comprendre alors la discrimination qui s’opère au sein d’une même descendance ?
> Comment la sélection naturelle a-t-elle abouti, chez les humains, à un nombre d’enfants dépassant largement les capacités de les élever ?
> Puisque les pères partagent la même proportion de gènes avec leurs enfants que les mères, pourquoi ne sont-ils pas plus attentifs à leur progéniture ?
> Si les pères se montrent indifférents ou peu attentionnés vis-à-vis des nourrissons, pourquoi manifestent-ils un tel intérêt aux problèmes de reproduction des femmes ?
> Quels sont les réels besoins des nourrissons et comment mettent-ils en place des stratégies pour se faire aimer ?

Apprentissage chez les langurs
Sarah Blaffer Hrdy nous montre que des comportements que nous pouvons rejeter – voire « oublier » – dans certaines cultures du monde (dont la nôtre) tels le contrôle des naissances, l’infanticide, l’adoption ou l’appel à des aides extérieurs (alloparentalité) ne sont en aucun cas des erreurs ou des « maladaptations » évolutives. Car « Mère Nature » n’est pas vraiment concernée par notre morale. Tour d’horizon des principales révélations de cette somme dérangeante.

En 1971, Sarah Blaffer Hrdy part en Inde étudier les langurs. Ces singes herbivores, sociables, dévoués à leur progéniture, passent pour des animaux plutôt pacifiques. Or, à cette époque, le biologiste japonais Sugiyama vient de publier une étude selon laquelle les langurs commettent des infanticides. Pendant neuf ans, Sarah Hrdy étudiera en détail ce comportement « contre-intuitif ».

Pour les primatologues de l’époque, un tel comportement s’expliquerait par les troubles induits par la présence humaine dans l’environnement naturel des langurs comme la réduction de leur espace sauvage. Pour Hrdy, la vérité est toute autre : « J’ai étudié les langurs dans toute une gamme d’habitats, du village à la forêt, avec différentes densités de population. Il est apparu clairement que les attaques contre les bébés langurs n’étaient pas des actes de violence au hasard commis par des animaux stressés. Les petits n’étaient jamais attaqués par des mâles susceptibles d’être leur père, mais toujours par des individus extérieurs au groupe reproducteur, qui prenaient le contrôle de ce groupe en évinçant le mâle résident. D’une manière implacable et délibérée, les nouveaux venus traquaient les mères de petits non sevrés et les attaquaient. »

Femelles sélectives et non passives
Le plus étrange semblait la réaction des mères agressées. Une fois leur petit éliminé, ces dernières devenaient réceptives à de nouvelles copulations et sollicitaient les nouveaux venus. Le viol n’existant pas chez les langurs – le mâle ne copule jamais sans y avoir d’abord été invité par la femelle –, pourquoi les mères récompenseraient-elles ainsi les tueurs de leurs propres enfants en acceptant de se reproduire avec eux ?

Pour expliquer ce fait, Sarah Hrdy devra abandonner tous les clichés sur la maternité. A commencer par l’idée répandue chez les éthologistes que les femelles sont sexuellement passives. Il peut arriver qu’une guenon langur s’accouple avec un envahisseur alors qu’elle est déjà enceinte. En faisant cela, elle protège sa descendance puisqu’un mâle n’attaque jamais une femelle avec laquelle il s’est accouplé (il risquerait ainsi de compromettre la menée à terme de sa propre descendance). De même, des guenons en mauvaise santé ou devant faire face à un grave danger peuvent très bien abandonner leurs petits à une mort certaine.

Cependant, la maltraitance des primates n’est pas non plus un fait universel. Il arrive en effet que face aux attaques répétées d’un mâle nouveau venu sur son petit, une femelle gorille ou langur choisisse de quitter le groupe auquel elle est attachée le plus souvent depuis sa naissance. Sarah Blaffer Hrdy a observé certaines femelles partant avec leur petit à la suite du mâle évincé et de ses frères et essayant de solliciter une garde de leur part. Il arrive même que, lorsque le petit est tout juste sevré, que la mère le laisse effectivement aux bons soins de son père et de ses oncles et revienne dans son groupe d’origine. Par la multiplicité de leurs comportements maternels, les mères langurs choisissent ainsi la stratégie la mieux adaptée à l’impératif de survivre et de se reproduire.

Le rôle des hormones
La prolactine est une hormone multifonctionnelle que l’on retrouve chez beaucoup d’espèces. Sécrétée par l’hypophyse, elle est présente chez les deux sexes. Elle conditionne par exemple le développement du pelage, des mécanismes de la puberté, le métabolisme des graisses.Elle est aussi à l’œuvre dans la gestion du stress.

Partout où il y a des soins aux plus petits, on retrouve la prolactine. Par exemple, les taux de prolactine augmentent chez les hippocampes (mâles) en gestation. De même, les geais des broussailles, connus pour leur tendance à l’alloparentalité (un couple sans enfants peut apporter de la nourriture à des oisillons qui ne sont pas les leurs), ont un taux de prolactine supérieur à la moyenne quand ils se font les nourrices des nids voisins.

L’effet-prolactine sur le bébé et les parents
D’un point de vue général, plus les niveaux de prolactine sont élevés, plus les parents et les alloparents se montrent attentifs aux besoins des petits. Dans un mouvement de boucle rétroactive, le fait de s’engager dans des comportements de maternage fait produire à son tour à l’hypophyse de la prolactine supplémentaire. De même, ses effets sont cumulatifs : si une femelle allaite son petit et qu’elle se fait aider par une femelle cousine, ses taux de prolactine doublent. Selon une hypothèse, la prolactine aurait un effet euphorisant qui incite un individu à s’occuper d’un petit qui ne lui appartient pas plutôt qu’à l’attaquer. La prolactine est aussi à l’origine de la lactation chez les mammifères.

Sélectionnée par l’évolution, la lactation a apporté avec elle de nombreux agents chimiques responsables d’un sentiment d’intimité entre la mère et son enfant. Ainsi, l’ocytocine est produite en grande quantité aux lendemains de l’accouchement, au même titre que la prolactine. Ces hormones circulant dans l’organisme de la mère sont transmises par le lait à celui de l’enfant. Elles agissent comme un sédatif léger, qui provoque un sentiment de bien-être et de proximité. Autre cause des bons soins prodigués aux enfants (car la force des relations entre les sexes augmente la survie des nourrissons), la monogamie est elle aussi induite par la sensibilité de certaines espèces à l’ocytocine. Chez les campagnols monogames par exemple, les récepteurs cérébraux de l’ocytocine sont beaucoup plus nombreux que chez leurs cousins qui s’accouplent avec plusieurs femelles.

Stratégies des bébés et meurtres dans la fratrie
Les succès reproductifs humains – nombre et viabilité des enfants — ont accentué la pression sur les mères qui doivent composer avec leurs premiers enfants tout en respectant le bien-être de leurs nouveau-nés. Cela se vérifie chez bon nombre d’espèces.

Chez plusieurs espèces animales, la guerre se fait à l’intérieur d’une même fratrie. La foulque américaine, petite poule d’eau commune, est fort prolifique. Elle pond plus de douze œufs par couvée, alors que les deux parents ne pourront jamais subvenir aux besoins de l’ensemble : entre un tiers et la moitié des poussins mourront en bas âge.

Les petits foulques naissent très différents de leurs parents : les adultes ont des plumes sombres et un bec blanc, les petits sont recouverts d’un duvet orange vif, l’extrémité de leur bec est rouge, leurs yeux sont entourés de papilles brillantes et le haut de leur crâne, dénué de plume, est d’un rouge vermillon. Des études ont montré que les petits les plus flamboyants sont ceux qui sont le mieux nourris par leurs parents et qui, logiquement, survivent plus que les autres.

Les espèces d’oiseaux à ponte différée connaissent bien le processus de sélection inter-fratrie. Les aigles pomarins, par exemple, qui pondent un œuf après l’autre, voient souvent l’aîné précipiter sans autre forme de procès le deuxième œuf du nid. Si les parents produisent des œufs surnuméraires comme garantie, les premiers-nés des oiseaux à ponte échelonnée ont souvent raison de la totalité des ressources ainsi mises de côté.

Chez les cochons, enfin, la première tétée est une véritable course à celui qui attrape la première mamelle : plus proche de la tête, elle est celle qui donne le lait le plus riche. Lorsque la fratrie grandit, on assiste à chaque tétée au même rangement des porcelets : de haut en bas, dans un ordre de poids décroissant. Là encore, l’avantage revient au premier.

Cependant, le fait d’être aîné est à double tranchant : plus privilégié, les aînés des espèces à portée multiple sont moins attentifs aux dangers de l’environnement.Ils sont souvent tués les premiers lors des attaques de prédateurs. D’autant qu’étant mieux nourris, ils sont plus alléchants…

L’infanticide n’est pas “contre-nature”
Admettre que l’infanticide peut-être un comportement adaptatif et non pathologique n’est pas chose facile.Pourtant, l’observation de nombreuses espèces animales prouve le contraire. Il n’est pas rare que des scarabées, des araignées, des poissons, des oiseaux, des souris, des écureuils, des chiens de prairie, des loups, des ours, des lions et des hippocampes soient à l’origine de la mort de leurs propres petits.

Il existe en effet une large gamme de situations dans lesquelles les mères font un choix dans leur portée, puis abandonnent ou dévorent certains jeunes. Il est encore moins rare que les petits soient la cible de mâles étrangers ou de femelles rivales. L’infanticide peut donc bien être une tentative de résolution des dilemmes posés par la reproduction. A niveau de ressources limitées, faut-il nourrir tous les petits ou privilégier les plus viables ? Quand l’allaitement retarde le prochain enfant et qu’un mâle plus fort se présente, faut-il privilégier la survie du déjà-né ou tenter de donner naissance à un nouveau petit plus fort que son frère en favorisant ainsi un meilleur avenir pour ses caractères ?

Chez l’homme aussi…
L’encéphalisation plus complexe des humains est à l’origine de comportements discriminatoires plus subtils – pour d’aucuns plus cruels. A leur naissance, le seul test de viabilité auxquels sont soumis les petits singes est leur capacité à se cramponner. Le bébé humain, lui, doit convaincre qu’il mérite de recevoir l’investissement nutritif, puis éducatif de ses parents, notamment en exhibant des traits de bonne santé (l’aspect potelé par exemple). Pendant les famines, il est fréquent que les mères « sélectives » privilégient les mieux-portants afin de garantir la survie de quelques-uns dans un environnement à ressources rares.

De même, des paradigmes culturels peuvent être à l’origine de discrimination au sein d’une même descendance. La discrimination des filles à l’avantage des garçons est un fait largement attesté dans toute l’histoire asiatique. En Chine, par exemple, on compte 111 garçons pour 100 filles alors que le sexe-ratio (rapport entre le nombre de garçons et de filles) moyen de la planète est d’environ 106 sur 100.Chez les familles ayant plus de cinq enfants, on arrive même à 125/100. Sur une population de plus de 1,2 milliard le fameux recensement de 1991 a rendu public un « déficit » en filles de plusieurs millions d’individus tout bonnement « disparues », pour certaines même « non-nées ».

Si l’on peut arguer d’une spécificité reproductive chinoise, les démographes s’accordent sur une élimination massive des filles à la naissance quand une détermination pré-natale du sexe de l’enfant ne conduit pas à l’avortement. On assiste aussi à ce genre de discrimination sexuelle dans des tribus montagnardes de Nouvelle-Guinée, en Amérique du Sud ainsi que dans l’ancienne Italie.

Des tests de viabilité du nouveau-né
L’histoire et l’ethnologie ne sont pas plus avares d’exemples de sélection des nourrissons.
Chez les Germains et les Scythes, les nouveaux-nés étaient plongés dans un bain glacé « de façon à les laisser mourir, comme ne valant pas la peine d’être élevé, un enfant ne supportant pas le froid » (Soranus, 98-138). Dans certaines tribus d’Afrique, les bébés sont pendus par les pieds juste après l’accouchement pendant de longues minutes qui peuvent se révéler fatales. Dans l’Allemagne médiévale, le bébé malingre était considéré comme ayant été échangés avec le vrai, kidnappé par de mauvais esprits. On rencontre jusqu’à la fin du XIXe siècle ces cas de « bébés changés » : en 1877, accusés d’infanticide, un couple d’émigrant irlandais se défendit devant la justice américaine en invoquant ces traditions archaïques. 

A lire : Sarah Blaffer Hrdy, Les instincts maternels, Payot, 623 p.

jeudi 30 octobre 2003

Sexe et empathie


Et si les femmes étaient plus sociables que les hommes ? C’est la thèse soutenue par Simon Baron-Cohen dans un ouvrage consacré aux différences cérébrales et comportementales entre les sexes.

La sociabilité et l’empathie (« comportement prosocial »), c’est-à-dire l’orientation manifestée par un individu envers les autres, est un des domaines les plus étudiés par la psychologie différentielle homme-femme. Les instruments de mesure sont innombrables : durée du contact oculaire, réponse à la détresse des autres, précocité de reconnaissance des visages, temps passé à regarder les autres, premier âge où l’on pointe du doigt, etc. Dans tous ces domaines, les filles sont plus précoces et plus impliquées que les garçons. Dans les jours qui suivent la naissance, on a ainsi relevé que les filles se tournent en moyenne plus souvent vers les visages et vers les voix que les garçons. A l’âge de six mois, elles ont une meilleure mémorisation et reconnaissance des visages déjà rencontrés (dans la vie courante) ou regardés (en expérience), de même qu’elles babillent plus souvent. A l’âge de 12 mois, les filles sont deux fois attentives aux requêtes verbales de leur mère que les garçons, alors que les comportements des deux sexes sont identiques lorsque la mère attire l’attention par un jouet, sans interaction verbale.

Dans son dernier ouvrage, Simon Baron-Cohen, professeur de psychologie et de psychiatrie à l’Université Cambridge, a rassemblé une masse impressionnante de données concernant ces différences homme-femme. Selon lui, le cerveau féminin est (en moyenne) empathique (empathizer) quand le cerveau masculin est systémique (systemizer). Ces différences comportementales possèdent une base génétique et hormonale.L’autisme, maladie caractérisée par l’incapacité à entretenir un rapport à autrui qui frappe surtout les garçons, serait une forme extrême du cerveau masculin.

Références : Simon Baron-Cohen, 2003, The Essential Difference. The Truth about Male and Female Brain, New York, Basic Books.

vendredi 24 octobre 2003

Les femmes préfèrent les grands

Les hommes de petite taille vivent moins souvent en couple que les plus grands, relève un chercheur de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE). La taille est aussi corrélée aux ressources.

Selon ce travail, qui s’appuie notamment sur l’Enquête permanente sur les conditions de vie réalisée par l’INSEE en 2001, «la mise en couple est plus précoce pour les hommes de plus grande taille». Chez les plus jeunes (20-29 ans), 41 % des hommes dont la taille va de 1,70 à 1,80 m (taille moyenne) vivent en couple, contre 47 % de ceux qui dépassent 1,80 m (le chiffre n’étant pas significatif en dessous de 170 cm, selon les enquêteurs).

Chez les 30-39 ans, les moyens rattrapent les grands (76 % et 74 % respectivement), mais les petits (moins de 170 cm) ne sont que 60 % vivant en couple. Au fil des ans, les petits rattrapent progressivement les moyens mais l’écart avec les grands perdure pour le taux de vie en couple : de 50 à 59 ans les pourcentages vont crescendo, de 65 % à 79 %, et, après 60 ans, de 72 % à 82 %.

Or, une enquête de 1981 montre qu’il existe une nette différence de taille entre les milieux sociaux, écart qui "n’a pas disparu en 2001 selon l’INSEE : les cadres supérieurs et professions libérales mesurent en moyenne 177,6 cm, soit 3,2 cm de plus que les ouvriers ou exploitants agricoles.

L’auteur de l’article fait l’hypothèse que si les femmes préfèrent comme conjoint un meilleur pourvoyeur de ressources et, si la taille des hommes augmente avec leur statut économique, les grands ont plus de chance d’être en couple que les petits. L’hypothèse selon laquelle la vie en couple varie avec le milieu socioprofessionnel de l’homme n’est que cependant partiellement vérifiée. Si les employés vivent souvent hors couple et les chefs d’entreprise et professions libérales plus souvent en couple, les ouvriers ne sont pas moins souvent en couple que les cadres et les ingénieurs.

Or, si les hommes de petite taille ne se montrent ni moins résistants, ni moins travailleurs que les plus grands, ils font souvent de moins belles carrières professionnelles, affirme le chercheur de l’INSEE : les grands «ne sont pas forcément plus forts physiquement que les petits», mais «leur autorité s’impose plus facilement». 

mercredi 22 octobre 2003

Babouins mâles, papas poules ?

Jason Buchanan, de l’Université Duke à Durham (Caroline du Nord), et ses collègues, ont observé pendant trois ans cinq groupes de babouins cynocéphales ou babouins jaunes (Papio cynocephalus) dans la savane du Parc National d’Amboseli (Kenya) et ses environs. S’il est évidemment facile de faire le lien mère-enfant, il est a priori exclu de savoir lequel des mâles est le père de tel ou tel bébé singe puisqu’une femelle en œstrus copule généralement avec plusieurs partenaires. Cependant, en assistant à des bagarres entre jeunes babouins, les chercheurs ont fini par relever que les mâles volaient toujours au secours des mêmes petits, ce qui leur a mis la puce à l’oreille. Ils ont alors décidé de procéder à des analyses génétiques à partir d’échantillons de matière fécale ou de sang et réussi à identifier les pères de 75 jeunes : les papas poules intervenaient bel et bien en faveur de leur propre progéniture. Les pères de la moitié de ces 75 jeunes étaient toujours présents dans leur groupe lorsque les petits avaient trois ans. Mais comment font-ils pour les reconnaître avec certitude ? Sont-ils à même de distinguer certains traits de leur petit ? Ou se basent-ils sur l’identité de la mère, se souvenant avoir eu avec elle des rapports plus fréquents en essayant de la « monopoliser » pendant sa période de fécondité maximale ? Ou encore repèrent-ils leur petit d’après son odeur ? La réponse définitive sera bien difficile à obtenir. Ce qui est certain dès à présent, c’est que le rôle du père biologique est chez ces primates beaucoup plus important qu’on ne pensait.

mardi 21 octobre 2003

Les secrets du chromosome Y

Faute de pouvoir échanger ses gènes avec un homologue, le chromosome « mâle » Y devrait dégénérer peu à peu dans l’évolution.Mais les scientifiques viennent de découvrir son étonnante capacité à se réparer. Selon certaines théories, le chromosome Y humain, qui ne peut réparer les gènes endommagés comme les autres chromosomes, et a d’ailleurs perdu progressivement plus d’un millier de gènes au cours de l’évolution, serait voué à l’extinction dans quelques millions d’années. «Le chromosome Y est devenu très efficace dans la préservation de ses gènes importants», soutient au contraire Richard Wilson, de l’Université Washington à Saint-Louis (Missouri), co-auteur d’une récente étude avec David Page, de l’Institut de Whitehead, à Cambridge (Massachusetts). Les scientifiques détaillent ainsi la séquence génétique complète du chromosome et expliquent comment il préserve ses gènes vitaux. Tous les autres chromosomes humains, sauf le Y, viennent par paires identiques (un du père et l’autre de la mère) qui peuvent mutuellement se mettre à contribution pour pallier une anomalie. Les échanges entre ces paires semblables permettent un contrôle des mutations indésirables des gènes. Mais, selon les chercheurs, le chromosome Y humain, comme celui du chimpanzé, a trouvé une astuce pour réparer ses gènes en solitaire. Il organiserait de nombreux échanges et recombinaisons d’ADN en son propre sein, faute d’autre partenaire. Le chromosome est porteur de plusieurs copies de secours de ses principaux gènes qu’il exploiterait pour établir des corrections et se délester des mutations les plus menaçantes pour son intégrité. Cependant, cette « réparation » peut être entachée d’erreurs et d’accidents — comme la perte d’une partie de l’information génétique, causes de stérilité masculine.

lundi 20 octobre 2003

Plusieurs ovulations par cycle

Certaines femmes ont la capacité d’ovuler plus d’une fois au cours de leur cycle menstruel, selon les résultats d’une étude menée par des chercheurs canadiens. Cette découverte des chercheurs de l’Université de la Saskatchewan bouleverse l’idée généralement admise selon laquelle les femmes ovulent juste une fois par cycle. Mené sur 63 volontaires ayant un cycle normal, ce travail a montré que certaines femmes connaissent deux à trois périodes de développement folliculaire par mois, même si un seul oeuf est expulsé du follicule lors de l’ovulation. Pour ces femmes, dans l’hypothèse où elles ne souhaitent pas concevoir, « il n’existe aucun moment sûr dans le cycle pour avoir une relation sexuelle, puisqu’il est toujours possible qu’un follicule soit prêt pour l’ovulation », souligne l’un des chercheurs, le Dr Roger Pierson. Jusqu’à 40 % des femmes, estime-t-il, ne pourraient se fier aux méthodes naturelles de planification des naissances. Le biologiste souligne les répercussions que pourra avoir cette découverte « pour les femmes qui prennent des contraceptifs oraux et celles qui suivent des traitements contre l’infertilité. Cette étude démontre que nous n’avons pas entièrement compris les processus biologiques fondamentaux qui surviennent dans le cycle menstruel. Nous devrons littéralement réécrire les manuels de médecine ».

lundi 6 octobre 2003

Jatoba, le Viagra naturel ?

Après le succès commercial des molécules de la performance sexuelle (Viagra, Ixense, Cialis), des chercheurs brésiliens étudient maintenant les propriétés aphrodisiaques de la sève d’un arbre amazonien, le jatoba (Hymenaea courbaril), auquel les paysans attribuent des pouvoirs de stimulation sexuelle, au point de l’avoir surnommé « viagra naturel ».

Les scientifiques de l’Université Fédérale de l’Etat de l’Acre effectuent ces recherches sur le jatoba. «Les connaissances traditionnelles des habitants de la forêt amazonienne attribuent mille qualités au jatoba, telles que d’être énergétique, un stimulant sexuel et même une substance contre le stress». «Nous devons prouver maintenant scientifiquement les propriétés physiques et chimiques» du Jatoba, a déclaré le Pr Andrea Alexandre, du département des sciences agronomiques de cette université. Selon Mme Alexandre, la recherche vise aussi à breveter l’utilisation pharmaceutique de ce viagra naturel en faveur des « seringueiros », forestiers qui récoltent le latex de la région. Au cours des six derniers mois, ils ont récolté 2.500 litres de sève de jatoba.

Le jatoba est un arbre qui produit un bois dur non flottable de cœur brun à rouge à violacé (orange à brun violacé), presque noires avec veines ou sans veines, sans odeur prononcée. Sa répartition géographique va du Mexique et d’Amérique Centrale à l’Amérique du Sud tropicale, en passant par les Caraïbes. Le bois de jatoba est commercialisé notamment sous le nom de courbaril.

Dans le cerveau désirant

Libido en berne ? 15 % des hommes en souffrent et leur cerveau pourrait bien en être le premier responsable.Une corrélation entre le « désir sexuel hypoactif masculin » et le non fonctionnement de certaines zones cérébrales impliquées dans le processus du désir vient en effet d’être mise en évidence par une équipe de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM).

Que se passe-t-il au juste dans le cerveau désirant ? Les chercheurs, qui ont travaillé sous la direction d’Yves Burnod, Serge Stoléru et Jérôme Redouté (unité INSERM 483), et leurs collaborateurs du CERMEP (Centre d’Etudes et de Recherches Médicales par Emission de Positons, à Lyon), relèvent que l’inhibition cérébrale observée entraîne un manque d’activation au niveau des régions cérébrales impliquées dans l’imagerie motrice, fonction qui permet une représentation mentale des actions que l’on souhaite accomplir.

« Cette découverte pourrait permettre une meilleure prise en charge de ce trouble, notamment par la psychothérapie », estiment les chercheurs. Selon eux, 1 à 15 % de la population adulte masculine souffrirait d’un désir sexuel diminué, voire absent. Les traitements actuellement utilisés, notamment l’administration de testostérone ou la psychothérapie, sont peu efficaces.

L’équipe de Serge Stoléru avait déjà identifié les zones cérébrales impliquées dans le contrôle du désir sexuel chez les hommes ne présentant pas de trouble clinique de la sexualité. Leurs derniers travaux ont comparé l’activité des différentes régions cérébrales chez des hommes souffrant de désir sexuel hypoactif et des hommes sains.

Pour identifier les zones cérébrales activées, les chercheurs ont utilisé avec leurs collègues du CERMEP une technique d’imagerie fine : la tomographie par émission de positons, qui mesure le flux sanguin dans les différentes régions du cerveau. Sept volontaires souffrant de désir sexuel hypoactif et huit volontaires sains ont ainsi été soumis à des images génératrices de désir sexuel, clips vidéo muets de 3 minutes et trois séries de photographies allant du neutre à l’explicite.

Référence : Mouras H. et al. (2003), Brain processing of visual sexual stimuli in healthy men: a functional magnetic resonance imaging study, Neuroimage, 20 (2), 855-69.

mercredi 20 août 2003

L’âge des premiers rapports sexuels

Une récente enquête de l’Institut national d’études démographiques révèle que l’âge des premiers rapports sexuels en France s’est sensiblement rapproché pour les deux sexes.Il se situe autour de dix-sept ans et demi.A mi-chemin entre une Europe du Nord précoce et une Europe latine plus réservée…

En France, les filles ont acquis au moins une parité avec les garçons, celle de l’âge du premier rapport sexuel, qui serait de 17 ans et demi pour les jeunes des deux sexes nés vers 1970. Les jeunes femmes ont eu leur première relation sexuelle à 17,6 ans (âge médian*) et les jeunes gens à 17,4 ans, alors qu’il frôlait les 19 ans pour leurs mères nées vers 1950 et 18 ans pour les hommes des mêmes cohortes.

La France est « un pays latin qui s’est rapproché de l’Europe du nord », constate l’INED, qui se fonde sur des enquêtes conduites dans quatre groupes de pays (Afrique, Amérique latine/Antilles, Asie, Europe/Etats-Unis) auprès des cohortes nées vers 1950 et vers 1970. Il apparaît ainsi que l’âge du premier rapport est le plus bas en Islande (16,6 ans pour les deux sexes) et au Danemark (16,7 ans pour les filles et 17,4 pour les garçons), alors que les jeunes femmes italiennes attendent 20,3 ans pour y goûter (les Portugaises 19,8, les Espagnoles 19,1 et les Grecques 19).

Les Latin lovers se déniaisent en moyenne deux ans plus tôt qu’elles : à 18,4 ans en Italie, 18,2 en Espagne, 17,4 au Portugal et en Grèce. Des chiffres très proches de ceux des Latinos d’Outre-Atlantique, où l’âge le plus élevé pour les filles est au Pérou (19,6 ans) et à Haïti pour les garçons (17,7). Les autres pays européens et les Etats-unis jouent plutôt la parité, pour cette expérience unique, à 17-18 ans, voire 19 ans en Lituanie et en Pologne.

Dans les autres groupes de pays, les âges de l’initiation sont assez bas pour les filles (16 à 18 ans) mais généralement assortis d’un mariage, les garçons y arrivant plus tard (deux à trois ans d’écart) surtout à travers la prostitution. Un groupe d’exception se situe dans trois pays d’Asie où l’âge du premier rapport dépasse largement les 20 ans pour les filles (Sri Lanka : 23,5 ans, Singapour : 26,8 ans, et Thaïlande : 21,5) et même pour les garçons : à Singapour (28,3 ans) et au Sri Lanka (27,2 ans).

jeudi 24 juillet 2003

Les spermatozoides détecteurs de chaleur

Les spermatozoïdes sont dotés de détecteurs des sources de chaleur émises par les ovules, annoncent des chercheurs israéliens de l’Institut Weizman de Rehovot, près de Tel-Aviv. Cette découverte pourrait révolutionner les techniques de fécondation artificielle. Les recherches dirigées par le professeur Michael Eisenbach sur des spermatozoïdes de lapin ont montré que les spermatozoïdes trouvaient leur chemin vers l’ovule au moyen des sources de chaleur qu’il émet. Des expériences effectuées sur des spermatozoïdes humains ont confirmé cette découverte.

mardi 22 juillet 2003

Grossesses non désirées et contraception

Les deux-tiers des grossesses non désirées sont le fait de femmes utilisant une contraception, selon une étude menée par l’INSERM et publiée dans la revue européenne Human Reproduction.
Un cinquième de ces grossesses intempestives sont survenues chez des femmes prenant la pilule et un dixième parmi celles qui utilisaient un stérilet. Ces deux méthodes, rappellent les auteurs, sont pourtant celles qui connaissent le taux d’échec le plus bas. Un huitième des femmes tombées enceintes faisaient porter des préservatifs à leurs partenaires et un cinquième employait des méthodes « naturelles », retrait du partenaire ou absence de rapports sexuels durant les périodes de fertilité du cycle. Un tiers de ces grossesses non désirées sont survenues chez des femmes n’utilisant pas de contraceptifs. La moitié des grossesses non désirées se sont terminées par des avortements. L’étude a porté sur 1.034 femmes ayant subi un avortement ou dont la dernière grossesse était non désirée et sur 1.829 femmes prises au hasard dans un échantillon représentatif de 14.704 foyers. Selon le Dr Bajos, le mauvais usage des contraceptifs est la principale raison donnée pour expliquer les grossesses non désirées. 60 % des femmes expliquent avoir oublié leur pilule une ou plusieurs fois. 18 % invoquent une maladie ou la prise de médicaments supposés avoir un effet adverse et cinq pour cent déclarent « ne pas savoir » ou « ne pas avoir d’explication ».

dimanche 20 juillet 2003

La RU-486 soigne-t-elle les neurones ?

Selon le Pr Etienne-Emile Baulieu (Académie des Sciences), et Abdel Ghoumari (INSERM),
la pilule abortive, la RU-486, ou mifépristone, aurait un effet protecteur sur les cellules nerveuses et soigner des maladies du cerveau.
Le travail des chercheurs montre que, chez les souris et les rats, l’hormone synthétique RU-486, a une activité protectrice sur des cellules nerveuses et permet de multiplier par seize la survie de ces cellules. « Le mécanisme d’action de ce puissant effet protecteur de la mifépristone reste cependant à élucider et n’est pas lié à une activité anti-oxydante », indiquent les chercheurs, qui ont testé divers agents anti-oxydants tels que la vitamine E, le gluthation ou la N-acétyl-cystéine, sans obtenir pareille protection contre la mort des cellules nerveuses mises en culture en laboratoire. Les travaux ont porté sur des cellules de Purkinje provenant du cervelet (partie du cerveau qui intervient dans l’équilibre et la coordination des mouvements), prélevées sur des rongeurs mutants souffrant d’une maladie neurodégnérative de la coordination des mouvements, une ataxie cérébelleuse mortelle, apparentée à l’ataxie neurodégénérative héréditaire humaine.
En octobre 2002, avec des collègues psychiatres et de l’Université de Standford (Californie), le Pr Baulieu avait montré, dans une étude effectuée sur une trentaine de patients et publiée dans la revue américaine Biological Psychiatry, que la pilule abortive, grâce à son action anti-cortisol (corticoïde naturel produit par l’être humain), pouvait venir au secours de patients atteints de dépression psychotique lors de poussées de la maladie qui conduisent souvent au suicide.

mercredi 23 avril 2003

Cialis, un nouveau concurrent du Viagra

Le Cialis, concurrent du Viagra, est arrivé le 14 février dans les pharmacies françaises, a annoncé le laboratoire. Le Cialis, dont le nom technique est tadalafil, est un comprimé jaune paille en forme de dragée. Délivré sur ordonnance, il existe sous deux dosages (10 et 20 mg). La fonction érectile est améliorée avec 20 mg jusqu’à chez 81 % des patients. Le médicament permet la réussite des rapports sexuels dans 75 % des cas.

mardi 22 avril 2003

Nouvelles menaces sur la fertilité masculine

Selon deux études récentes, la qualité du sperme est notamment affectée par deux facteurs environnementaux : le phtalate de diéthile, présent dans la plupart de nos parfums, et le plomb. Par ailleurs, une autre recherche montre que le sperme décline avec l’âge.

Phtalate de diéthile : il endommage les spermatozoïdes
Phtalate de diéthile : ce nom ne vous dit sans doute pas grand chose. Il s’agit pourtant d’un produit chimique très couramment utilisé par l’industrie dans les parfums et les produits de beauté.D’après des tests récents, le phtalate de diéthile a été décelé dans 71 % des parfums, gels, sprays coiffants et déodorants utilisés aux Etats-Unis. Problème : il semble bien que cette substance est capable d’endommager l’ADN des spermatozoïdes et d’entraîner de ce fait un risque de stérilité chez l’homme.

L’équipe des Drs Susan Duty et Dr Russ Hauser, de l’Université Harvard (Massachusetts), a en effet établi une corrélation entre les dégâts causés à l’acide désoxyribonucléique des spermatozoïdes et la concentration en phtalate de diéthile détectée dans l’organisme de 168 hommes examinés dans des cliniques spécialisées.

Les dangers des phtalates pour l’ADN des cellules ont déjà été soulignés par plusieurs études dans le monde. Ces substances peuvent être absorbés par application de cosmétiques mais aussi par inhalation de fumées ou absorption de nourriture contaminée. De tous les pthalates, le phtalate de diéthile est celui qui a été détecté chez l’homme dans les plus fortes concentrations, ce que confirme l’étude publiée dans Environmental Health Perspectives.
«La corrélation établie par cette étude est extrêmement troublante et mérite une réponse urgente», estime le Dr Ted Schettler, directeur scientifique du Réseau de la Science et de la Santé Environnementale. Jusqu’à présent, le phtalate de diéthile était considéré comme le moins toxique des phtalates. Puisque l’ensemble du public est exposé à des phtalates de diverses sources, ces résultats, s’ils sont confirmés et vérifiés, identifient un risque significatif pour la santé publique.

L’Union Européenne a suspendu l’utilisation de six phtalates considérés comme potentiellement dangereux, dans l’attente des résultats d’une étude. Elle devrait prendre une décision sur leur interdiction d’ici la fin de l’année 2003. Les autorités sanitaires américaines, elles, ont refusé jusqu’ici de prendre une telle mesure, ce qui provoque l’indignation d’associations de défense des consommateurs et de l’environnement.

«Les produits chimiques liés aux maladies congénitales et à l’infertilité n’ont rien à faire dans des parfums, des déodorants et tous ces autres produits utilisés quotidiennement, affirme la directrice de l’organisation Women’s Voices for the Earth, Bryony Schwan. Nous demandons que les fabriquants de cosmétiques agissent de manière responsable et retirent immédiatement ces composés chimiques inutiles et dangereux de leurs produits.»

Le plomb diminue la fertilité
Le mensuel européen Human Reproduction a publié pour sa part au début de l’année une étude non moins inquiétante sur les liens entre le plomb et la fertilité. Les teneurs élevées en plomb interfèrent à la fois avec la capacité du spermatozoïde à s’arrimer à l’ovocyte, mais aussi à le féconder, indiquent le Dr Susan Benoff, directeur de recherche sur la fertilité à Manhasset, à New York, et ses collègues, après avoir examiné les cas de 140 hommes, partenaires de femmes qui entreprenaient leur première tentative de fécondation in vitro.

Par souci de vérification, les chercheurs ont exposé le sperme de neuf donneurs fertiles au plomb, avec pour résultats les mêmes entraves à la fécondation, ce qui constitue ainsi la démonstration d’un lien causal entre plomb et fertilité.

Pour parvenir à féconder l’ovule, le spermatozoïde doit d’abord s’y accrocher. Un sucre, la mannose, émanant de la couche extérieure de l’ovule, y contribue. La tête du spermatozoïde dispose de récepteurs aptes à reconnaître ce sucre. Ensuite, le spermatozoïde doit pénétrer dans le corps de l’œuf. Le succès de la première étape, l’attachement à l’ovule, est nécessaire puisqu’il permet la libération d’enzymes dont est doté le spermatozoïde, le rendant ainsi apte à franchir la membrane de l’ovule pour le féconder. La surprise a été de trouver autant de plomb dans le sperme de ces hommes dont aucun n’avait de métier les exposent à ce polluant.

Des niveaux élevés et inexpliqués de plomb ont en particulier été retrouvés dans le sperme d’hommes qui ne fument pas et ne boivent pas. Absence d’activité (augmentant les taux sanguins de plomb, qui décroissent avec l’exercice physique), alimentation riche en matières grasses, manque de calcium pourraient favoriser l’accumulation de plomb dans l’organisme. «A la lumière de ces résultats, les seuils d’exposition environnementale devraient être réévalués», estime le Dr Benoff. Ce plomb pourrait provenir de l’inhalation de particules issues de la combustion de produits pétroliers, de fongicides et de la contamination de terres agricoles, de vieilles peintures…

La qualité du sperme décline avec l’âge
Les hommes n’ont guère intérêt à trop repousser le moment de devenir père, confirme par ailleurs une autre équipe de scientifiques dans une étude publiée dans le même numéro de Human Reproduction. Leur travail, qui a porté sur 97 hommes âgés de 22 à 80 ans, en bonne santé et non fumeurs, dont 67 % ont eu des enfants alors qu’ils étaient jeunes, montre que la qualité du sperme se détériore au cours du vieillissement.

Le Dr Brenda Eskenazi, de l’Université de Berkeley (Californie) et ses collègues ont observé une diminution graduelle de la mobilité des spermatozoïdes et du volume des éjaculats. Les chercheurs confirment ainsi que, chez les hommes aussi, l’horloge biologique tourne, même si ce n’est pas de façon aussi radicale (avec la ménopause) que chez les femmes.

Plus d’un quart des cas d’infertilité sont attribuables à l’homme, rappelle l’équipe du Dr Eskenazi. Entre 22 et 80 ans, le volume des éjaculats diminue chaque année de 0,03 ml en moyenne et la mobilité des spermatozoïdes de 0,7 %. En revanche, la concentration du sperme apparaît stable jusqu’à 59 ans mais, parmi les hommes âgés de plus de 60 ans, quatre cas d’azoospermie (absence de spermatozoïdes) ont été notés (chez des sujets âgés de 68 à 78 ans). La probabilité d’avoir des spermatozoïdes atteints de défauts de mobilité se chiffre à 80 % à 50 ans et grimpe à presque 100 % à 80 ans.

Les hommes choisissent de plus en plus souvent de procréer tardivement. Aux Etats-Unis, par exemple, le taux de naissances issues de pères de 35 à 54 ans a quasiment augmenté d’un quart depuis 1980. Co-auteur de l’étude, le Dr Andrew Wyrobek met en garde ces hommes qui repoussent leur projet de paternité : «Plus ils attendent, écrit-il, plus leur chance d’avoir un enfant risque de se réduire». D’après l’OMS, les valeurs anormales correspondent à un volume égal ou inférieur à 2 ml, une concentration des spermatozoïdes inférieure à 20 millions/ml, un nombre total des spermatozoïdes inférieur ou égal à 40 millions/ml et moins de 50 % de spermatozoïdes mobiles dans le sperme.

jeudi 20 mars 2003

Les phéromones dans le cerveau

L’effet des odeurs dans le cerveau, autrement dit l’empreinte des phéromones sur le bulbe olfactif, a, pour la première fois, été visualisé chez des souris. Surprise : ces molécules donnent à l’animal des informations très précises et très personnalisées sur ses congénères. «Nous avions besoin de voir quelle partie du bulbe olfactif était activée par différentes odeurs, a expliqué Lawrence Katz, neurobiologiste à l’Université Duke, qui a conduit l’étude. Nous avons réussi en utilisant une technique nous permettant de prendre une photographie du bulbe quand il est stimulé par une odeur spécifique». L’équipe a ainsi réussi à obtenir les images de phéromones (substances qui contiennent notamment des informations indiquant le statut social ou le cycle de reproduction). Chez la souris, ces signaux sont perçus par un système olfactif auxiliaire, entièrement distinct du système principal, qui permet par exemple de reconnaître l’odeur d’un bouquet de lilas. Les neurones de ce système olfactif, montrent les travaux des chercheurs, sont réglés avec une grande précision pour lire les phéromones et ainsi décoder la carte d’identité d’une autre souris, de son sexe à son rang social dans le groupe, ce qui aide notamment les mammifères à choisir leurs partenaires. «La visualisation de la phéromone fournit des informations vitales sur la réceptivité sexuelle des femelles et la hiérarchie de domination chez les mâles», a expliqué le Pr Katz. Les scientifiques ont implanté trois microélectrodes dans certaines régions du cerveau d’une souris, permettant d’enregistrer la réponse de chaque neurone étudié à différentes phéromones. Puis ils ont introduit successivement plusieurs souris dans la cage, pour analyser la réponse de la souris portant les électrodes. Ses neurones ont réagi de façon très différente aux phéromones dégagées par chaque souris présentée, en fonction de son espèce et de son sexe. Les chercheurs ont également noté que c’était la tête qui paraissait dégager le plus de phéromones.

jeudi 23 janvier 2003

Comment rendre les mouches homosexuelles

Des chercheurs américains ont réussi à modifier les préférences sexuelles de la drosophile (Drosophila melanogaster), la rendant temporairement homosexuelle, par une action sur certains neurones. Un peu de gai savoir…

Pour leur expérience, les chercheurs ont introduit un gène mutant, sensible à la température, qui joue un rôle dans les sécrétions d’un transmetteur chimique, au sein d’un groupe particulier de neurones de la drosophile. «Le gène mutant a interrompu les communications nerveuses dans ces neurones spécifiques quand les mouches mâles ont été placées sous des températures plus chaudes. Elles ont soudainement commencé à s’intéresser aux autres mâles», explique le responsable de l’équipe, le Pr Kitamoto Toshihiro.

L’allèle d’un gène (shibire) a été modifié pour être sensible à la température et perturber les transmissions synaptiques entre neurones. A partir de 30 °C, les mouches mâles modifiées ont commencé à se désintéresser des mouches femelles pour tourner leur attention vers d’autres mâles, répondant même aux avances sexuelles de mâles. Replacées dans un milieu frais, les mouches ont repris leur comportement sexuel habituel.

Ses résultats tendent à montrer que les rapports entre mâles sont supprimés par l’action de neurones dont le rôle pourrait être de détecter ou d’interpréter des signaux d’hormones anti-aphrodisiaques, explique le Pr Kitamoto, du service de neurosciences du Centre de recherche médical et de l’Institut de Recherche Beckman, à City of Hope (Californie).

Les neurones affectés par le gène mutant comprennent des nerfs sensibles au goût, situés dans la tête et les pattes. Leur rôle pourrait être d’empêcher l’attirance entre mouches mâles par la détection ou l’interprétation de phéromones aphrodisiaques produites par les mâles. De précédentes recherches impliquant des manipulations génétiques avaient déjà permis d’amener ces drosophiles à un comportement homosexuel, mais la procédure neuronale des modifications des préférences sexuelles demeurait inconnue.

A la différence d’autres études ayant montré l’existence de mouches dont le système nerveux comporte une anomalie induisant un comportement homosexuel irréversible, «le rapport mâle-mâle dont il est fait état dans notre travail est différent car il peut être activé ou désactivé à différentes températures et n’est donc pas une conséquence d’un développement anormal», soulignent les auteurs.

mercredi 22 janvier 2003

Phtalate de diéthile et infertilité masculine

Le phtalate de diéthile, produit chimique couramment utilisé dans les parfums et les produits de beauté, endommage l’ADN des spermatozoïdes et entraîne un risque de stérilité chez l’homme. L’équipe des Drs Susan Duty et Dr Russ Hauser, de l’Université Harvard (Massachusetts), a en effet établi une corrélation entre les dégâts causés à l’acide désoxyribonucléique des spermatozoïdes et la concentration en phtalate de diéthile détectée dans l’organisme de 168 hommes.

mardi 21 janvier 2003

Viagra et hypertension pulmonaire

Le Dr Hossein Ardeschir Ghofrani et ses collègues de l’Université Justus-Liebig, à Giessen (Hesse), ont comparé dans un essai les effets immédiats du sildénafil (Viagra) à un traitement classique, l’injection intra-veineuse d’époprosténol (nom commercial : Flolan, de GlaxoSmithKline), après inhalation de monoxyde d’azote (NO), pour faire baisser la pression artérielle pulmonaire. L’étude a porté sur seize patients atteints d’hypertension artérielle pulmonaire, conséquence d’une fibrose pulmonaire. Le sildénafil a permis de dilater préférentiellement les artères pulmonaires et aussi d’améliorer les échanges gazeux (permettant le passage de l’oxygène vers le sang et l’élimination du gaz carbonique) au niveau des poumons des patients. Cette réduction de l’hypertension pulmonaire n’a été observée que chez les patients sous sildénafil. D’autres essais comparatifs sont nécessaires pour confirmer ces résultats prometteurs.

lundi 20 janvier 2003

Gérard Zwang et la sexualité humaine

Dans un livre qui vient de paraître, Aux origines de la sexualité humaine, Gérard Zwang, chirurgien-urologue et sexologue scientifique célèbre, porte un regard sans complaisance sur les « organes générateurs » et leur place tant dans la vie de nos lointains ancêtres que dans celle de nos contemporains. Chez l’homme, le sexe est indissociable de la bipédie. La position debout expose à la vue les appareils génitaux qui, bien que similaires à ceux des autres mammifères, ont subi des remodelages, dont l’allongement du vagin et son retentissement sur l’anatomie masculine. En praticien, Gérard Zwang souligne que contrairement aux fantasmes les plus extravagants, la longueur moyenne de la verge humaine est de 9 cm au repos et 15 en érection, pour 35 mm de largeur, avec de records supérieurs à 30 cm. Cet allongement par rapport à nos cousins simiens (32 mm pour le gorille, 76 pour le chimpanzé) correspond tout bonnement à la nécessité de déposer la semence dans un vagin approfondi. Chez la femme, même si la vulve est partiellement cachée par les cuisses, elle attire le regard grâce au développement du triangle pileux, alors que chez les singes femelles, au corps couvert de fourrure, les organes génitaux sont lisses.
Gérard Zwang, Aux origines de la sexualité humaine, PUF,, 347 p. 22 euros.