vendredi 14 décembre 2001

Un contraceptif pour deux

Dirigés par Dr David Clapham, de la Harvard Medical School, à Boston (Massachusetts), les chercheurs ont créé des souris mutantes, dépourvues d’un gène spécifique, le gène CatSper, dont le produit, une protéine, existe uniquement dans les testicules et qui à son équivalent chez l’homme. La protéine permet un afflux de calcium, indispensable pour assurer aux spermatozoïdes l’agilité nécessaire pour parvenir jusqu’à l’ovule et ensuite le fertiliser. Le gène CatSper contrôle le passage d’ions dans le spermatozoïde, dont il a besoin notamment pour franchir la membrane qui entoure l’ovule. Le sperme des rongeurs auxquels il manque ce gène est incapable de fertiliser l’ovule in vitro. Alors que 81 % des œufs ont été fécondés par du sperme normal, aucun ne l’a été par le sperme déficient. La protéine Catsper est localisée dans le flagelle du spermatozoïde (qui lui permet d’avancer) arrivé à maturité. «Le gène CatSper représente une excellente cible pour la mise au point de contraceptifs non-hormonaux pour les hommes et les femmes», écrivent les auteurs. Un inhibiteur spécifique, un produit bloquant uniquement ce gène, ne devrait pas affecter d’autres organes ou tissus de l’organisme (cerveau, cœur, reins ou système immunitaire) et par conséquent les effets secondaires devraient être faibles ou inexistants. Ce gène constitue également une cible de travail pour la détection et le traitement de l’infertilité masculine.