vendredi 14 septembre 2001

Infertilité masculine : un virus ?

Un virus répandu pourrait avoir un rôle dans les problèmes de stérilité masculine, avancent des chercheurs allemands dont les travaux sont publiés dans la revue Human Fertility, de la Société Européenne pour la Reproduction Humaine et l’Embryologie (ESHRE). Les chercheurs ont étudié le sperme de 73 consultants pour des problèmes de fertilité et de 22 sujets fertiles. L’ADN d’un petit virus appartenant à la famille des parvovirus et dénommé AAV (pour virus adéno-associé) a été détecté dans le sperme de 38 % des hommes souffrant d’infertilité et seulement dans 4,6 % des spermes normaux. Ce virus a besoin de la présence d’un virus auxiliaire, qui peut être un adénovirus, pour accomplir son cycle de reproduction. Les chercheurs ont également détecté ce petit virus dans 26 % des biopsies testiculaires provenant d’hommes non fertiles. «Nous avons constaté que l’ADN de l’AAV était rarement décelé dans le sperme normal alors que sa présence était significativement beaucoup plus fréquente dans les spermes anormaux», constate le Dr Jörg Schlehofer, qui a conduit l’étude. L’AAV, qui semble très répandu dans le monde, est considéré comme non pathogène, en dépit d’indications suggérant qu’il pourrait avoir un rôle dans la survenue de fausses couches. Pour comprendre l’éventuel lien de cause à effet à l’œuvre dans la corrélation entre l’infection et les analyses anormales de sperme, l’équipe de scientifiques suggère de procéder à tests virologiques sur le sperme avant de procéder à des fécondations in vitro, en laboratoire. Les recherches devraient porter sur les conséquences de l’infection d’un œuf par du sperme contaminé.

Sexe et intelligence

Sur la courbe en cloche qui représente la distribution statistique de l’intelligence, les hommes et les femmes se retrouvent au même niveau moyen de 100.Comme le souligne John Loehlin, de l’Université du Texas, « une des explications tient au fait que l’absence de biais sexuel est l’un des critères de construction des tests. Les questions qui tendent à favoriser les hommes sont compensées par d’autres qui avantagent les femmes ».
Si le score moyen des deux sexes est équivalent, les hommes présentent une plus grande variabilité que les femmes. Leur écart-type par rapport à la moyenne est d’environ 15,5, contre 14,5 pour les femmes.Dit autrement, cela signifie que l’on trouve une proportion légèrement plus forte d’hommes que de femmes aux deux extrémités de la courbe de répartition, pour les QI situés au-dessous de 70 et au-dessus de 130 (soit 4,4 % de la population globale).
Bien que présentant la même capacité cognitive générale, hommes et femmes diffèrent en revanche dans certaines aptitudes spécifiques.Souvenons-nous qu’il s’agit toujours de différences moyennes : si un sexe domine statistiquement dans une aptitude, cela ne signifie pas que toutes les personnes de ce sexe surpassent toutes celles du sexe opposé.

Aptitude spatiale : les hommes dominent
Les hommes montrent une domination dans les tests d’aptitude spatiale. La différence entre les sexes approche un écart-type dans le lancer de précision, l’orientation spatiale, la rotation mentale de figures géométriques.L’homme montre également une aptitude légèrement supérieure dans les tests de visualisation spatiale (évolution d’un objet plié sur lui-même), le désemboîtement (identification des pièces surnuméraires d’un puzzle simple) et la perception spatiale indépendante (discrimination de l’horizontale et de la verticale).Toujours dans le domaine spatial, les femmes dominent en revanche les hommes dans la mémoire des localisations : elles se souviennent mieux des objets déplacés sur deux feuilles successivement présentées.
La différence entre les sexes concernant les aptitudes spatiales semble établie dès l’âge de 9 ou 10 ans, la précocité des garçons étant même décelables dès 5 ans pour certains tests comme la rotation spatiale.
Autre domaine où les hommes surpassent en moyenne les femmes : les compétences en mathématique.L’écart-type est de 0,5 pour les tests d’aptitude au raisonnement et à la résolution de problèmes.Les filles dominent en revanche légèrement pour le calcul. Elles font mieux que les garçons pour ce qui est des résultats scolaires, y compris en mathématiques.Ce phénomène se constate dès l’école primaire et jusqu’au lycée.En revanche, les études supérieures sont plus discriminantes.Une analyse systématique des attributions de doctorats aux Etats-Unis a montré que les femmes représentent 23,4 % des diplômes en biologie, mais seulement 8,7 % en mathématique et 4,7 % en physique.Le caractère « masculin » des sciences dures possède sans doute une dimension sociologique.Mais l’égalisation des conditions de vie, l’âge de tardif des mariages et la démocratisation des études supérieures ne se sont pas traduits par une augmentation notable des postulantes en mathématiques et en physique.

Aisance verbale : les femmes l’emportent
La troisième capacité cognitive spécifique montrant une répartition différente selon les sexes rassemble les aptitudes verbales.Les filles commencent toujours à parler plus tôt que les garçons et, dès leur première année, se montrent plus attentives aux stimuli auditifs (cris, pleurs, paroles apaisantes).A l’âge adulte en revanche, les femmes ne possèdent pas de vocabulaire plus étendu que les hommes.Elles conservent cependant une avance aux tests d’orthographe.Il en va de même pour l’aisance verbale (capacité à trouver des mots répondant à certaines contraintes) et pour la mémoire verbale (rappel de listes de mots cohérents ou incohérents).
La principale explication de ces différences cognitives est de nature hormonale. Comme le résume Doreen Kimura, de l’Université Simon Frazer (Etats-Unis), «les observations provenant de personnes ayant des anomalies hormonales précoces indiquent qu’une exposition aux androgènes influence significativement les scores d’aptitude spatiale.Les fluctuations des œstrogènes sont associées à l’aisance verbale et à la rapidité de perception».