samedi 7 octobre 2000

Sexe et évolution chez les drosophiles

Les phéromones, un élixir d’amour ?  En fait, ces substances serviraient surtout à maintenir la séparation des espèces. Contrairement à ce que l’on pensait, ce ne sont pas les parfums naturels les plus forts présents sur la peau des mouches du vinaigre qui constituent leur élixir d’amour, mais des substances beaucoup plus discrètes, selon une étude française publiée dans les Proceedings of The National Academy of Sciences. En effet, le vrai rôle des phéromones présents sur la cuticule des mouches du vinaigre serait de maintenir la séparation des espèces. Jusqu’à présent, les scientifiques estimaient que ces molécules produites par la femelle déclenchaient les parades des mâles. A l’aide d’une manipulation simple, les chercheurs dirigés par Jean-François Ferveur ont éliminé les phéromones majoritaires de la cuticule des mouches de l’espèce Drosophila melanogaster. A leur grande surprise, ces femelles ont continué de susciter une parade vigoureuse des mâles de leur propre espèce ou d’espèces apparentées. Lors d’une autre expérience, les femelles ont été recouvertes par les phéromones d’espèces différentes. Les mâles sont alors restés indifférents à leur égard, ce qui montre  que ces phéromones sont surtout efficaces pour empêcher la parade des mâles d’autres espèces.

Pesticide… ou spermicide ?

Les taux de succès de la fécondation in vitro (FIV) sont amoindris quand le sperme provient d’hommes exposés aux pesticides. L’étude de l’équipe spécialisée dans la santé environnementale et professionnelle du Dr Heederik de Wageningen (Pays-Bas) a porté sur 836 couples qui se sont présentés pour une FIV. Pour les hommes ayant subi les plus fortes expositions aux pesticides, le taux de succès de la FIV n’atteint que 22 % de celui obtenu dans le groupe de référence. Parmi les professions exposées figurent les horticulteurs, les arboriculteurs, les jardiniers ou les pépiniéristes.